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M.Fourcade : « Ma vie tourne autour des JO »

Martin Fourcade

Martin Fourcade - -

Vainqueur ce dimanche de la mass-start d’Oberhof, Martin Fourcade a pris un bon ascendant psychologique sur ses rivaux norvégiens, qui ne le croiseront plus avant les JO. Désormais, le Français s’envole pour l’Italie pour régler les derniers réglages avant Sotchi.

Martin, vous terminez ce week-end à Oberhof par une victoire...

C’est une belle journée ! Malgré la pluie, j’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai fait une course bien maîtrisée. Il y a des courses comme ça où il faut laisser parler le naturel. J’étais bien concentré et serein. Donc, tout s’est bien déroulé. C’est bien car c’était ma dernière confrontation avec les Norvégiens avant les JO parce que je vais faire l’impasse sur l’étape de la semaine prochaine (à Ruhpolding), alors qu’eux rateront celle à Antholz.

Vous avez montré une belle réussite au tir, avec un 19 sur 20...

Je loupe la première de mes vingt balles. Sur une mass-start, on sait que ça n’a pas forcément une grande conséquence. En ce moment, je sais que je suis capable de revenir sur le groupe de tête, même avec un tour de pénalité. J’étais donc concentré sur la suite. Un petit problème de mise en action, mais après ça s’est bien passé.

Quel est votre programme désormais ?

Je pars dès lundi en altitude pendant 15 jours, histoire de se reposer un peu après un début d’année 2014 bien intense. On va garder de la fraîcheur physique et mentale. Il faudra également reprendre un bon cycle de préparation pour aborder Sotchi le plus sereinement possible.

Allez-vous vous entraîner tous les jours avant les Jeux ?

J’aurais sans doute une ou deux journées de repos car le corps en a besoin. Mais en tout cas, tout est axé vers Sotchi. Là, je vais rester tranquille pendant deux ou trois jours. Et après, je vais vraiment repartir sur un cycle d’entraînement jusqu’aux JO. Pas de retour à la maison, je file en Italie avec mon entraîneur et mon kiné. On va essayer de faire du super travail pour préparer au mieux les Jeux Olympiques. Sotchi est dans toutes les têtes et dans la mienne en particulier.

« Je vais jouer une partie de ma carrière à Sotchi »

Est-ce qu'à un mois de Sotchi, on pense à l'événement tous les matins en se rasant ?

Je ne me rase pas le matin, donc je suis tranquille là-dessus (rires). En tout cas, si je ne pense pas à Sotchi, on m’y fait penser. En ce moment dans ma vie, tout tourne autour des JO. Ça sera une grande échéance et quelque chose de très important pour moi. Je sais aussi que j’y vais pour me faire plaisir, pour me régaler et faire ce que je sais faire. Il y aura évidemment beaucoup de pression, mais ça sera équilibré avec le plaisir que je vais prendre.

Arriver à faire abstraction de l'importance de l'évènement, est-ce la clé pour réussir aux JO ?

Ce sont des sentiments partagés. Moi, ça fait quatre ans que ma vie tourne autour de Sotchi. Tous les matins, je me lève en pensant aux JO. Toutes mes actions sont réfléchies pour être le plus performant possible en février. C’est le dernier titre qui me manque. Donc, je sais forcément que je vais jouer une partie de ma carrière là-bas. Après, si on y va qu’avec cet état d’esprit, on est sûr de se rater car je n’arriverai pas à gérer tout ça. Je vais aux JO pour faire ce que j’aime faire. Que ce soit Sotchi, les championnats de France ou la course « à la saucisse », je dois être capable de toujours prendre autant de plaisir. Ça a bien marché jusque-là.

Finalement, il faut essayer de se dire que ce sont des courses comme les autres...

On doit se dire que c’est une course comme les autres, en sachant que ce n’est pas vrai (rires). Il faut être porté par cet esprit olympique. A Vancouver sur les premières courses, j’avais trop envie de gagner, trop envie de bien faire et je me suis planté… J’ai eu deux belles déconvenues, mais j’ai eu la chance d’avoir trois courses. Je me suis remis dans le bon état d’esprit, ce qui fait que j’ai décroché une médaille d’argent olympique. Ce coup-ci, je n’ai pas envie de laisser passer mes deux premières chances.

Quel sera ton programme à Sotchi ?

Je serai inscrit sur les quatre courses individuelles et les deux relais. Ça me fait donc six chances de médaille, six chances de médaille d’or. Ça serait chouette (rires) ! Mais par le passé, j’ai déjà rêvé tout gagner sur certains évènement et ça ne s’était pas passé comme ça. Donc, je vais d’abord y aller pour prendre du plaisir et vivre une expérience incroyable avec les copains de l’équipe de France, mon frère (Simon Fourcade, ndlr) et la bande d’amis qu’on forme avec le staff depuis quatre ans. Ça va être une aventure formidable sportivement et humainement. On a envie de la vivre ensemble et on est prêt à la vivre.

La rédaction