M. Fourcade : « Mon erreur ? Avoir pensé que j’avais gagné »

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Martin Fourcade, vous avez décroché la médaille d’argent mais l’or était tellement près…
Oui, celle-là, elle fout un peu plus les boules que celle d’hier (en sprint, encore derrière Svendsen). Il y a deux centimètres d’écart entre nous. Sur une course de ski alpin, ce n’est déjà pas grand-chose mais alors sur une course de nordique, c’est encore plus rageant. C’était une poursuite de 12,5km. J’étais champion du monde pendant 12,499km… Je suis déçu mais je vais me relever.
Vous êtes tout de même beaucoup plus abattu que samedi, après votre deuxième place en sprint…
Hier (samedi), cela s’est joué à rien aussi, à huit secondes. Mais il (Svendsen) était clairement meilleur. Là, les deux centimètres changent beaucoup de choses. Cette course me tenait à cœur. C’est celle que je rêvais de gagner lors de ces Mondiaux. Jusqu’à la fin je pensais que j’avais fait la différence, que j’avais gagné. C’est loi du sport. Je ne veux pas banaliser mes performances. On attend beaucoup de moi. Moi aussi j’attends l’or. Mais trois titres de vice-champion du monde en trois jours, il faut les savourer.
Racontez-nous le dernier kilomètre….
J’ai vu Emil qui voulait passer sur ma droite. Je ne voulais pas le laisser passer. Il était un peu enfermé. Je savais qu’il devait faire l’effort pour passer, que ce serait difficile pour lui. J’ai tout donné dans le plat montant mais il doit manquer une poussée de cannes pour gagner sur la relance. Je pensais que le petit écart que j’avais fait me permettrait d’aborder la ligne d’arrivée avec suffisamment d’avance. La seule erreur que j’ai faite, c’est de penser que j’avais gagné. On ne donne pas la même chose quand on est suspendu à une barre avec des alligators en dessous ou quand il n’y en a pas.
Y avait-il de la rage sur la ligne d’arrivée ?
Non, parce que je ne suis pas un nerveux, mais il y avait de la déception. Ça fout les boules ! Je n’avais qu’à être devant à 12,5km. Ça me servira. Cet été, je vais penser à ça sur toutes mes poussées. L’an prochain, aux Jeux Olympiques, les 2,5 centimètres seront pour moi.