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Martin Fourcade devra encore patienter

Martin Fourcade hier dans le brouillard.

Martin Fourcade hier dans le brouillard. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Après un premier report dimanche, la mass-start a de nouveau dû être annulée ce lundi en raison de l’épais brouillard qui enveloppe les sites de Sotchi. Il faudra donc patienter demain (11h30) pour espérer voir Martin Fourcade égaler JC Killy.

L’histoire aurait été belle. Quarante-six ans pile-poil après le troisième or olympique décroché par Jean-Claude Killy lors des JO de Grenoble, Martin Fourcade pouvait lui aussi, un 17 février, accrocher un troisième titre olympique à son tableau de chasse. Et égaler le monument du sport tricolore dans l’histoire de France des JO d’hiver. Mais le vilain sort s’en est chargé, comme si ce destin semblait vouloir se refuser à lui. Et le Catalan le sait mieux que quiconque. Même s’il est actuellement sur son nuage, rien ne sera facile, rien ne lui sera servi sur un plateau. Pour décrocher le Graal, il lui faudra non seulement repousser les assauts d’une meute en furie, mais aussi composer avec des éléments qui n’en finissent plus de faire tourner les biathlètes (et les snowboardeurs aussi) en bourrique.

Initialement programmée dimanche à 19h (16h en France), la mass-start a d’abord été repoussée d’une heure, puis annulée avant d'être reportée à ce lundi matin à 10h (7h en France). Avec pour conséquence directe un diner à vite engloutir, un coucher anticipé, un sommeil perturbé, une nuit écourtée avec un réveil aux aurores fixé vers 6-6h30 du matin (heure locale). Mais ce lundi, rebelote. L’épais brouillard qui enveloppait les montagnes du Caucase est resté accroché au site de biathlon de Laura. Impossible d’y voir à dix mètres. Pire, la neige est gorgée d’humidité et ferait prendre des risques inconsidérés pour les biathlètes, qui sont du coup restés au village olympique. Et la course n’aura lieu demain, mardi, à 11h30 (heure française, 14h30 à Sotchi).

« Je retourne me coucher ! »

Même si c’est une mécanique de précision, Martin Fourcade s’est amusé de la situation. Après s’être excusé via les réseaux sociaux d’avoir extirpé de leur lit pour rien tous ceux qui voulaient suivre sa course depuis la France, l’actuel double champion olympique ne s’est pas pris la tête. Ni son frère, Martin, et Jean-Guillaume Beatrix, d’ailleurs, eux aussi engagés sur cette mass-start. « Ils le prennent assez cool je trouve, explique Stéphane Bouthiaux, chef de l’équipe de France de biathlon. J’ai trouvé Martin super détendu, il n’y a pas de souci. C’est plus pénible que difficile à gérer. C’est dans la tête que c’est difficile. » Question de gestion d’attente. Du coup, Martin Fourcade a vite comblé le vide et optimisé son temps en déclarant, via son compte twitter : « Bon moi, je retourne me coucher ! On se voit demain ! »

En tout cas, la météo aura été un participant actif à ces Jeux Olympiques de Sotchi. Après la douceur inhabituelle, le mercure qui grimpe, le printemps anticipé, la neige qui fond, la soupe qui se dérobe sous les spatules, les fondeurs en manches courtes, les journalistes en short (si, si, véridique !), c’est donc au tour du brouillard de faire des siennes depuis 24 heures. Et de sérieusement perturber le bon déroulement des épreuves. Pourvu que ça cesse.

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La neige de tous les dangers

Si le brouillard a empêché la mass-start de se dérouler, ce qui pose également et surtout problème, c'est l'état de la neige. «  C’est impraticable et il y a pas mal d’endroits où ça casse, explique Stéphane Bouthiaux, le chef d'équipe des Bleus. C’est surtout dans les descentes qui sont très rapides que ça pose problème. En plus, la visibilité est très mauvaise donc ils ne voient pas les mouvements de terrain. T’as un fond de neige qui te semble dur, tu appuies dessus avec le ski et d’un seul coup, tu te retrouves 20 centimètres plus bas donc c’est la culbute avant assurée ! Ils retirent de la neige pourrie dessus, pourrie par le sel posé ces dernières 48 heures. Ils ramènent de la neige artificielle qu’ils ont dans les réserves de neige. Ils raclent, ils passent la machine avec la lame devant, ils enlèvent 20 centimètres d’épaisseur de neige tout le long. Ils ramènent la neige, ils la reposent dessus, ils la poussent, ils la dament et voilà ».

G.Mathieu (avec GQ) à Sotchi