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Bode Miller, génial mais déjanté

Bode Miller

Bode Miller - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Grande gueule, antisystème et fêtard, Bode Miller, favori de la descente olympique de ce dimanche (8h), est un skieur atypique bourré de talent. Gros plan sur les plus « beaux » coups de folie du bad boy.

Il fait l'apologie du dopage

En 2005, Bode Miller commence à déraper et à se faire remarquer en se montrant publiquement favorable au dopage. Il s’étonne ni plus ni moins que l’usage de stéroïdes anabolisants soit prohibée. Et balance : « La lutte contre le dopage est tellement en retard et inefficace qu'on n'a qu'à légaliser l'EPO ! » Ben voyons ! La légende du bad boy ingérable est née.

Un fêtard invétéré

Dieu merci pour lui, à l’époque, les réseaux sociaux n’existaient pas… Cela n’a pas empêché quelques clichés indiscrets de circuler et quelques yeux hallucinés pour relater les soirées olympiques de Bode Miller. Nous sommes en 2006 aux JO de Turin. L’Américain est engagé dans cinq disciplines et fait figure de multi-favori. Là où d’autres comptent chaque minute, économisent leurs gestes, ne négligent aucun détail pour bien récupérer et mieux performer, Bode Miller, lui, ne trouve rien de mieux que de faire la java tous les soirs en boite de nuit à Sestrières, de descendre des bières et de prendre des cuites au whisky ! Mais le champion olympique de la fête ne regrette rien : « Ça a été deux semaines incroyables. En soirée, j’ai socialisé à un niveau olympique ! »

Il crache dans la soupe

Avec son style kamikaze et ses déclarations tapageuses, Bode Miller parvient à séduire les annonceurs en manque de sportifs à fort caractère. Nike mise sur lui et lui offre un contrat juteux. Mais pas une muselière puisque peu après sa signature avec la marque à la virgule, le fantasque skieur se permet une sortie dont on se souvient encore outre-Atlantique. « C’est une situation très inconfortable d’avoir des millions de dollars, lâche-t-il alors. Tu t’exposes à d’énormes forces de corruption. Que l’argent ne soit plus une source de motivation pour faire manger ta famille, c’est contre-nature ! »

Il parcourt le circuit en camping-car

Fâché avec sa fédération en 2005, Bode Miller fait un énorme bras d’honneur à l’équipe américaine en créant sa propre structure appelée « Bode Team ». Deux ans plus tôt, il avait déjà commencé à couper le cordon en désertant les hôtels de luxe où logent skieurs et instances, pour mieux parcourir le circuit de la Coupe du monde à bord de son mega camping-car gris et noir, conduit par son pote Jake. Et sur lequel est mentionné : « Go fast ! ». Aux Jeux de Turin, il avait même refusé de s’installer au village olympique pour mieux se prélasser dans son cocon à quatre roues. Une fois dedans, c’est secret défense. Le Ricain déjanté y fait sa propre tambouille avec son cerclé fermé, descend des packs de bière à l’abri des regards indiscrets et s’éclate sur sa console de jeux vidéo.

Il parle cash

Comme tout bon rebelle qui se respecte, le champion olympique 2010 du super-combiné n’a pas la langue dans sa poche. S’il s’est assagi au fil du temps (il est aujourd’hui âgé de 36 ans), ce fils de hippies ne s’est jamais fait prier pour dézinguer l’ordre établi, critiquant pêle-mêle sa fédération, les instances internationales, les journalistes, jouant la provoc’ comme lorsqu’il milite publiquement en faveur de la légalisation de l’EPO (avant de faire machine arrière quelques années plus tard). Dernier exemple en date : après la promulgation de la loi anti-gays en Russie, il s’est payé Vladimir Poutine, le qualifiant d’« ignorant ».

La roi de la malbouffe

Dans le sport de haut niveau, la diététique joue un rôle capital. Bode, lui, n’en a cure. Même s’il est plus ou moins rentré dans le rang depuis une poignée d’années, à sa « grande époque » (entre 2005 et 2010), le chien fou mangeait tout et n’importe quoi. Un peu par provoc’, beaucoup par envie, faisant l’apologie des pizzas, des hamburgers et de la malbouffe. Sans parler de son pêché mignon : la bière. « Mais ne croyez pas que je ne fais pas d’efforts pour bien skier », se défend-il.

Il skie sous alcool

Amateurs de sensations fortes, Bode Miller ne reculait décidément devant rien entre 2005 et 2010. Il lui est ainsi déjà arrivé à plusieurs reprises de skier parfois ivre morte, souvent en titubant, juste après être sorti de boite de nuit ! Notamment en Suisse, où les piquets s’en souviennent encore. Le quadruple champion du monde ne s’en est d’ailleurs jamais caché : « Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de skier sous alcool, ce n’est pas facile. C’est comme conduire bourré sauf qu’il n’y a pas de limitation de vitesse. »

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G.Mathieu à Sotchi