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Chaud devant à Sotchi

Les fondeuses ont souffert.

Les fondeuses ont souffert. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Seize degrés sur le site de ski de fond, 14°C sur les pistes enneigées. Le mercure a fait des siennes ce jeudi sur les sites olympiques de Sotchi au point de commencer sérieusement à perturber les compétitions. Et ce n’est que le début…

Au début, cela passait pour une bonne blague. Mais depuis quarante-huit heures, la chaleur est bien présente sur tous les sites olympiques et commence à en faire tiquer plus d’un. Si la douceur qui sévit depuis le début de la quinzaine ne surprend guère à Sotchi, situé sur les bords de la mer noire et qui jouit à l’année d’un climat subtropical, c’est cette bouffée d’air chaud qui a gagné la vallée (située à une cinquantaine de kilomètres de là) et ses hauteurs qui détonne à ce stade de l’année. Et qui sème la pagaille sur les pistes de biathlon et de ski de fond, sur les rampes de ski alpin et de slopstyle, sur le tracé du combiné nordique.

De mémoire d’Olympien, c’est clair, on n’a jamais vu ça lors des Jeux Olympiques d’hiver. Seize degrés cet après-midi sur le site de ski de fond de Laura, 14°C sur les pistes enneigées de Rosa Khutor. Des supporters torse nu dans les tribunes, des skieuses de fond qui ont fait la course du 10 km classique en lycra sans manches ! On croit rêver. Et les jours à venir s’annoncent du même acabit, avec un mercure qui devrait s’élever jusqu’à 20°C ! De quoi mettre un peu en panique organisateurs et compétiteurs, qui vont devoir redoubler à la fois de stratégie et d’ingéniosité. Et surtout, choisir les bons skis et le bon fartage afin de ne pas rester englués dans cette soupe qui fait office de neige.

« On se croirait en fin de saison »

« C’est vrai qu’on n’a vraiment pas l’habitude, on a l’habitude de skier à -10°C, -15°C, souligne Célia Aymonier, 27e sur le 10km. Là, courir à +10°C, c’est très exigeant, très éprouvant. La neige est très molle, les traces sont défaites, ce n’est pas évident à skier. Des fois, le ski décroche, il faut se rattraper sur les bras. C’est vraiment improbable, on a vraiment très chaud. Sotchi, on est en altitude mais on est très proche de la mer. C’est vrai que c’est un peu atypique, assez exceptionnel comme conditions. » Et d’ajouter : « C’est vrai qu’on se croirait en fin de saison, ça fait bizarre d’avoir des températures comme cela en février. D’habitude, c’est là où il fait le plus froid. Pour ma part, j’ai quand même pas mal souffert de la chaleur. Je n’aime pas trop quand il fait chaud et là, il fait de plus en plus chaud depuis le début des courses. C’était quand même dur. »

« Pour le moment, nous sommes sereins, mais nous suivons l'évolution de la situation, a déclaré le porte-parole du CIO, Mark Adams. Il y a plein de neige sur les sites, il a beaucoup neigé lors des fêtes de fin d'année, c'est de la neige dure, je ne pense pas qu'il y aura un problème. Du côté du comité d’organisation, on assure avoir « un plan complet, mais nous n'avons pas encore utilisé la neige stockée (450 000 mètres cubes sous des bâches, ndlr) depuis le début des Jeux. » Première conséquence de cette douceur inhabituelle : le départ du super-combiné messieurs de demain a été avancé d'une heure afin de « minimiser les effets de la météo sur les compétitions ».