Grand bleu sur Are

Déjà victorieuse à Are lors des Finales mondiales en mars, la Française a récidivé dimanche. - -
« Un week-end de rêve. » Difficile de trouver plus heureux ce dimanche qu’Anthony Séchaud. Le chef des techniciennes françaises a vu deux de ses ouailles triompher sur les pistes d’Are. Vingt-quatre heures après Tessa Worley, c’est Sandrine Aubert qui a signé le troisième succès de sa carrière en Coupe du monde, là même où elle l’avait emporté en mars dernier lors des Finales mondiales. Deuxième temps de la première manche, la skieuse des Deux-Alpes a livré un second tracé de folie pour reléguer les sœurs allemandes Maria et Susanne Riesch à 45 et 96 centièmes.
Aubert ne s’était pourtant pas présentée dans les meilleurs conditions en Suède. Inexistante en ouverture à Levi (Finlande), où elle ne s’était pas qualifiée pour la seconde manche, elle avait exprimé son malaise à l’issue de sa septième place à Aspen, il y a deux semaines. « Je me sens très esseulée dans cette équipe », avait confié l’Iséroise. Une réunion avec le staff tricolore a permis d’aplanir les non-dits ce mercredi à Annecy. De façon apparemment très fructueuse. « Ça a été l'expression d'une sensation de malaise, de solitude, de difficultés à communiquer avec le groupe, a expliqué Aubert à l’issue de son succès du jour. C'était un ressenti. Je suis assez solitaire et ce n'est pas un problème de rapport avec untel ou unetelle. C'est plus général. J'aime me gérer, vivre à mon rythme, avec mes idées. Et ce n'est jamais facile en collectivité. »
Le malheur des ses camarades Pierre-Emmanuel Dalcin, Thomas Fanara et Jean-Baptiste Grange, tous privés récemment des prochains JO, a également agi comme un électrochoc : « J’ai mes deux genoux. Certains n’ont plus la chance d’être là. Il faut savoir saisir sa chance. Il y a eu un déclic par rapport à nos collègues qui sont blessés. Il faut en profiter car ça vaut vraiment le coup. »
Ce doublé fait effectivement beaucoup de bien à l’équipe de France après une série de mauvaises nouvelles. Il revêt en plus un caractère historique puisque la performance de Worley et Aubert n’avait pas été réalisée depuis la regrettée Régine Cavagnoud et Christel Pascal, victorieuses du géant et du slalom de Copper Mountain lors de la saison 1999-2000. A deux mois du rendez-vous olympique de Vancouver, on en oublierait presque le week-end anonyme de leurs homologues masculins sur la Bellevarde de Val d'Isère.