Grange : « J’avais du mal à y croire »

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Jean Baptiste Grange, peut-on parler de revanche ?
C’est une revanche et c’est ce qui fait que c’est encore plus joli. En plus, j’arrivais en gros favori. J’avais gagné les deux courses avant, et en ski, c’est dur de répéter. Tu te dis aussi que vu que tu as déjà gagné trois fois dans la saison, tu as peut-être déjà grillé toutes tes cartouches. Ce n’est pas évident quand tu es en tête de la première manche. Je me suis accroché jusqu’au bout, jusqu’à ce que je croise la ligne.
Justement, à quoi avez-vous pensez une fois la ligne franchie ?
J’ai vu le numéro 1 s’afficher et je me suis pris le matelas… (rires) Après, il n’y avait plus grand-chose qui me retenait, mes jambes ne me soutenaient plus. Je suis tombé à cause de l’émotion. Je n’ai pas embrassé la neige mais j’avais la tête dedans. Je me suis dit : ‘‘je l’ai fait ?’’, ‘‘Je ne l’ai pas fait ?’’ Ça m’était tellement passé sous le nez les autres fois que j’avais du mal à y croire au début. Le moment fort c’est quand ils m’ont amené la médaille sur le podium. C’était beau de voir que je l’avais. Et puis le dossard champion du monde, ça le fait !
Vous avez toujours dit vouloir marquer l’Histoire de votre sport. Vous en êtes où ?
J’avance. Mon rêve de gamin c’est ça : faire partie des meilleurs skieurs, de marquer un peu mon sport. Au niveau français, j’ai déjà beaucoup avancé. Au niveau mondial, il va encore falloir que je sois bon. C’était ça aussi qui me dérangeait depuis deux ans. J’avais loupé pour pas grand-chose de gros coups qui auraient pu lancer ma carrière un petit peu différemment. Quand tu loupe des choses, c’est aussi différent.