Joubert : « Je me suis battu comme un lion »

Brian Joubert - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Brian, quel est votre sentiment après le programme libre ?
Physiquement, c’était très difficile. Quand je suis rentré sur la piste, je ne voulais qu’une chose : profiter de ce dernier programme, profiter de ces derniers instants et tout donner. Franchement, je suis très fier de moi. Ça me tenait vraiment à cœur de faire deux quadruples sauts. Je les ai faits. Le deuxième était fantastique. Je voulais vraiment me prouver qu’à 29 ans, je pouvais encore faire de bonnes choses. Je l’ai payé en fin de programme. Je n’avais plus de jambes, je n’avais plus rien. Je me suis battu comme un lion et je suis content de terminer sur une telle compétition.
Cela vous réconcilie avec ces fameux Jeux Olympiques...
Ça fait un moment que je suis réconcilié avec cette compétition. Depuis que je suis arrivé, je me sens bien. Je passe de bons moments avec le staff technique, avec les autres athlètes. C’est super. Maintenant, je sais vraiment ce que sont des Jeux Olympiques. J’ai fait un très bon programme court, le programme libre était pas mal. Ce n’est que du positif.
Selon vous, votre place au classement est-elle méritée ou les juges ont été sévères avec vous ?
Je les ai déjà trouvés un peu sévère après le programme court et encore plus au programme libre mais je ne m’attarde pas trop là-dessus. Je n’ai pas envie de m’attarder sur le classement. Maintenant, je passe à autre chose. L’essentiel a été fait.
Autre chose, cela veut dire quoi pour vous ?
Autre chose, c’est une nouvelle vie qui commence. Plus de compétition. Je vais faire des galas. A un moment, il faut savoir laisser la place. Je sens que mon corps est vraiment usé. Mon dos m’a fait mal toute cette saison. J’avais peur qui lâche pendant ces Jeux Olympiques mais non, il a tenu. Ensuite, je passerai les diplômes pour être entraîneur.
Vous êtes donc retraité...
Je suis retraité mais j’ai quand même encore cette idée de faire du couple. Pour le moment, j’ai surtout envie de prendre du repos donc on verra dans quelques mois.
Vous partez de Sotchi sans regret ?
Sans regret, vraiment. Je pense que si je n’avais pas réussi les deux quadruples ou si j’avais fait un refus, j’aurai eu pas mal de regrets mais ils étaient supers. C’est le principal.
Si vous deviez faire un retour sur votre carrière, sur ces quatre JO...
Ils n’étaient pas très bons. Le premier… j’avais 17 ans, pas d’expérience. J’étais là pour apprendre. 2006 à Turin, c’est mon plus gros regret parce que c’est là où j’ai ma plus grande chance de médaille. L’argent était vraiment prenable. En 2010 à Vancouver, je n’étais pas prêt. Je me suis cassé le pied un mois et demi avant le début des Jeux et cela ne m’a pas aidé. Là où je suis content, c’est qu’à chaque fois, il y a eu pas mal d’échecs mais j’ai toujours su rebondir. Je ramène quand même 16 médailles à mon pays, que ce soit en championnats d’Europe ou en championnats du monde.
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