Joubert : « Je n'étais pas prêt physiquement »

Très déçu par sa troisième place aux championnats d’Europe, le patineur français veut corriger le tir à Vancouver et devenir champion olympique.

Quel est votre état d’esprit après cette médaille de bronze ?
Peu importe la couleur de la médaille, l’important c’est la performance. Hier, j’étais vraiment content de mon programme court. C’est un programme dans lequel je me sens bien. Le libre aussi mais quand je suis entré en piste, je savais qu’il y avait un problème de condition physique. Il n’y a que ça à travailler. Je me suis rendu compte que je ne suis pas encore au point physiquement. J’y suis allé un peu à reculons, ce qui explique les erreurs sur les sauts. Au niveau technique, il n’y a pas de souci. Je n’ai pas non plus de problème mental. Simplement physiquement, je savais que je n’étais pas prêt.

Comment peut-on reculer à la troisième place alors que Lambiel, deuxième, a chuté et pas vous ?
Il aurait fallu que je me lâche et que je fasse dès le départ tous mes sauts à 100%. Peu importe après si je suis crevé. J’ai fait une erreur sur le piqué. Le quadruple salchow se transforme en double. Je perds énormément de points. Je retourne le triple salchow à la fin. La qualité du patinage n’était pas excellente à cause de ma condition physique.

Le sentiez-vous dès l’échauffement ?
L’échauffement, ce n’est pas grave. J’ai déjà fait des entraînements catastrophiques où je n’étais pas capable d’aligner un triple. Ce soir, je savais que ce point-là n’allait pas du tout. Ça a crée quelques problèmes.

Dans trois semaines, lors des JO de Vancouver, le podium peut-il s’inverser ?
Il le faudra. Je ne vais pas dire que je me suis embêté sur le podium car c’est toujours agréable, mais ça me blesse beaucoup. Je vais faire le maximum pour ne pas que cela se reproduise dans trois semaines. Je sais que je peux faire beaucoup mieux. Le point positif de ces championnats d’Europe, c’est que je peux vraiment être champion olympique si je fais bien mon boulot. Il est hors de question que je me retape une sixième place. J’ai gagné en maturité. J’ai de l’expérience. Mes adversaires son revenus, mais il est hors de question que je leur laisse la première place aux Jeux. Je ne suis pas en colère contre eux. J’ai envie de bosser. Ma blessure m’a fait perdre un peu de temps. Il va falloir le rattraper même si cela va être difficile.

La rédaction - F.G. à Tallinn