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Joubert : « Je ne suis pas mort »

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Après le fiasco de Vancouver, Brian Joubert a décroché le bronze aux Mondiaux de Turin. Même si les trois médaillés n’étaient pas là, le Poitevin se dit ravi…

Brian Joubert, quel est votre premier sentiment après cette médaille de bronze ?

C'est énorme. Je crois que c'est un moment encore plus intense que le titre de champion du monde 2007 parce qu'en 2007, j'ai tout gagné. La saison avait été facile, je n’avais eu aucun pépin. Là, cette année est différente parce qu'elle a été extrêmement dure, surtout ces trois dernières semaines. Mais on a fait le job et ça paye aujourd'hui. Ça fait quand même deux saisons difficiles, où je perds au fur et à mesure des sensations. Je ne pensais pas les retrouver un jour. Je ne suis pas encore à 100%, mais je suis sur la bonne voie et c'est ça qui me fait du bien. Ce (jeudi) soir, j'ai voulu jouer encore. J'ai voulu tenter les deux « quads » alors que ça ne passe pas bien à l'entraînement et ça a marché.

Quelle a été la clé pour rebondir après les Jeux de Vancouver ?
Il a fallu que je me remette en question, sur mon comportement. Pas forcément sur la glace parce que j'ai toujours bossé, mais je n'étais pas moi-même. Je n’étais pas relax, pas tranquille. Du coup, je pense que je perdais énormément d'énergie et j'étais moins efficace à l'entraînement. C'est ce que j'ai essayé de changer depuis les Jeux et là, c'est bien.

A qui avez-vous envie de dédier cette médaille ?
A ma mère. Parce que c'est la personne qui m'aide le plus. C'est la personne qui était avec moi après les Jeux...

« Plus intense que le titre de champion du monde 2007 »

Serez-vous encore présent à l’avenir ?
En tous cas, je ne suis pas mort. C'est une question que je me posais. Ce n'était pas évident... Je ne savais plus si j'étais fait pour la compétition, mais au fond de moi, je le sentais. J'ai répondu à ma question, et ça fait du bien. Je n'ai pas lâché et je me suis battu jusqu'au bout. Si je travaille, il n'y a pas de raisons que je ne regagne pas le titre de champion du monde.

Au fond, vous n'êtes pas le « petit con » que vous décriviez vous-même à Vancouver…
C'est ça la vie, des remises en question perpétuelles. Il faut le faire tous les jours, au boulot et avec ses proches. Je ne veux pas être un petit con, je veux être moi. Pour le moment, on y arrive et on va continuer comme ça parce que ça fait du bien à tout le monde : à ma famille, à mon équipe et surtout à moi-même.

La rédaction