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Lamy Chappuis tombe de (très) haut

Jason Lamy Chappuis

Jason Lamy Chappuis - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Jason Lamy Chappuis a vécu un véritable calvaire. Le champion olympique en titre du combiné (petit tremplin) a coulé à pic et termine à une indigne 35e place, à 2’37 de l’Allemand Frentzen. En cause ? Des jambes en coton et un problème de fart.

La marche était haute. Trop haute, même. L’équivalent de l’ascension du mont Olympique en tongs, en résumé. Mieux que quiconque, Jason Lamy Chappuis savait ce qui l’attendait, lui qui avait déjà gravi ce sommet si haut perché et si tortueux, il y a quatre ans à Vancouver. Et qui avait posé ses valises à Sotchi dans une confiance loin d’être optimale en raison d’une saison poussive, au cours de laquelle le Franco-Américain n’a remporté que deux « petites » manches du circuit mondial assorties d’un 4e place au classement de la Coupe du monde. Pas l’idéal pour défendre son titre et conserver son bien, ce qu’aucun Olympien tricolore n’est parvenu à réaliser au cours de l’histoire des Jeux Olympiques d’hiver.

De miracle, il n’y en eut malheureusement point. Malgré des sensations matinales revues à la hausse, un saut à ski synonyme de 8e place avant l’épreuve de ski de fond et un sourire toujours aussi solidement vissé, Jason Lamy Chappuis n’est jamais parvenu à refaire son retard de 31 secondes sur 10 kilomètres . Pire, il a été décroché du peloton de chasse lancé aux trousses de l’Allemand Eric Frenzel et du Japonais Akito Watabe, pour perdre pied. Puis couler à pic. Irrémédiablement. Et finir à une indigne 35e place, à 2’37 de son désormais successeur au palmarès olympique : Frenzel. Du jamais-vu pour le Français depuis le 16 décembre 2006. A l’époque, le double champion du monde individuel n’avait que 20 ans. Un calvaire, on vous dit.

« Ca ne veut rien dire »

« Après un tour, mes jambes ne répondaient pas, a admis « Jez ». Plus ça allait, moins ça glissait. Je ne sais ce qu’il s’est passé. Je me suis même fait doubler par des gars à qui je mets d’ordinaire 1 à 1’30. Je pense que c’est à la fois un problème physique et de fart. » Mais direct, sa trempe de champion reprenait l’ascendant. Touché mais pas coulé. « Je n’étais clairement pas à mon niveau mais ça ne veut rien dire. Ce genre de mésaventure m’était déjà arrivé il y a trois ans aux Mondiaux d’Oslo, ce qui ne m’avait pas empêché de devenir champion du monde au grand tremplin. »

Groogy, toute l’équipe de France l’était aussi. « Quand je l’ai rattrapé, je me suis dit ‘ouh là, c’est un jour sans’, raconte son coéquipier François Braud (20e). Il faut vite qu’il oublie ça. Il n’avait pas le physique aujourd’hui. Je pense qu’il a laissé pas mal de jus en tant que porte-drapeau. C’est beaucoup d’émotion. Il a pris une grosse claque aujourd’hui, mais il va rebondir. » Même perception des événements pour Maxime Laheurte (17e). « Quand je l’ai vu vers la 10e place, j’ai su qu’il s’était passé quelque chose. Ça m’a fait mal au cœur de le doubler. Ce n’est pas sa place, ça ne reflète pas son niveau. Ce n’était pas un bon jour, mais je ne me fais pas de soucis. Ça ira beaucoup mieux la semaine prochaine (18). » Pour cela, il faudra troquer les tongs contre des bottes de sept lieux.

G.Mathieu (avec PT) à Sotchi