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Les sportifs ukrainiens n’ont plus la tête aux JO

Sergey Bubka sème le trouble.

Sergey Bubka sème le trouble. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

En soutien aux 100 manifestants hostiles au président Ianoukovitch tués par balles ces dernières heures à Kiev, une partie de la délégation ukrainienne a décidé de rentrer au pays. La nation comme l’équipe est coupée en deux.

La magie des Jeux Olympiques a ses limites. Cette fois-ci, le cœur n’y est plus et selon un membre de la délégation ukrainienne olympique, ses athlètes ont décidé de quitter Sotchi et de rentrer plus vite que prévu au pays. La délégation olympique n’a plus la tête à festoyer, alors que 100 manifestants hostiles au président Viktor Ianoukovitch ont été tués à Kiev ces quarante-huit dernières heures par la police anti-émeutes. Il n’y aura donc pas de cérémonie de clôture pour eux. Clap de fin. Mais que feront les autres ? La question subsiste.

Mais à l’image d’un pays fracturé et divisé entre pro-Européens (qui contestent Ianoukovitch et sa politique isolationniste vis-à-vis de l’Europe dictée par la Russie et Poutine) et pro-Ianoukovitch, seule la moitié de la délégation ukrainienne -qui compte 43 athlètes- a décidé de plier bagage. Sergey Bubka, qui cumule les casquettes de membre du CIO, président du Comité olympique ukrainien et conseiller de Ianoukovitch, a tenté de maintenir un semblant d’union sacrée au sein de son équipe. En vain.

Le double visage de Bubka

« Serguei Bubka leur a demandé de rester au village, a expliqué ce matin Mark Adams, le porte-parole du CIO. Ils ont discuté de plusieurs « démonstrations » qu’ils pouvaient envisager. Ils ont fait une minute de silence au village. Serguei Bubka pense que le meilleur pour son équipe est que la délégation reste jusqu’au bout de ces Jeux Olympiques et montre son unité. Mais il respecte la décision de certains de rentrer chez eux et qui ont exprimé cette volonté de partir de Sotchi (distant de 1400km de Kiev, ndlr). »

Parmi les opposants les plus remontés figurent la skieuse Bogdana Matsotska et son père, Oleg Matsotski, qui est aussi son entraîneur. En son nom et celui de sa fille, ce dernier a d’ailleurs rédigé ce jeudi un message sur son compte facebook où il explique qu’« en signe de protestation (...) contre les comportements dignes de voyous face aux manifestants, nous cessons de participer aux Jeux Olympiques de Sotchi (…) Ianoukovitch a noyé les espoirs de l'Ukraine dans un bain de sang. »

G.Mathieu (avec FG) à Sotchi