Mattel : « Ça se calme seulement car je suis repartie »

Deux semaines après avoir décroché le bronze aux JO de Sotchi, Coline Mattel effectue sa rentrée ce week-end à Rasnov (Roumanie) pour une étape de Coupe du monde. Un retour à la réalité pour la sauteuse des Contamines, toujours sur son petit nuage.

Coline, deux semaines après votre médaille de bronze à Sotchi, vous faites votre retour en Coupe du monde ce week-end à Rasnov...

Oui, retour à la normale. Ça fait du bien. L’effervescence autour des Jeux, c’est grisant, mais ça fait du bien de pouvoir revenir à la normale. Franchement aujourd’hui, je n’ai pas eu l’impression que les choses étaient différentes. Sur le circuit, ça n’a pas trop changé. Je sens que c’est un peu différent quand je suis chez moi car il y a encore l’effervescence des Jeux. Ça ne sera peut-être pas pareil dans un ou deux mois.

Cette médaille olympique ajoute-t-elle de la pression ?

Un peu, même si ce n’est pas vraiment de la pression. Après cette médaille, je pense qu’il va être important de faire une belle fin de saison et d’être vraiment à bloc pour confirmer. Il ne faut rien lâcher jusqu’à la fin de saison. Mais quand j’arrive sur les compétitions, je n’arrive pas plus tendue ou plus stressée. Cette médaille est juste une autre bonne raison de faire des belles compétitions.

Vous attendiez-vous à une telle effervescence autour de votre médaille ?

Non, pas du tout. Jacques (Gaillard, ndlr, coach de l’équipe de France féminine de saut à ski) m’a prévenu, en nous briefant sur l’importance des Jeux Olympiques. Il nous a bien dit que ça n’avait rien à voir avec les championnats du monde par exemple. Mais je ne m’attendais quand même pas à un truc aussi énorme. Là, ça a été la folie ! Depuis que je suis rentrée des Jeux, ça n’a pas arrêté. Et là, ça se calme seulement … parce que je suis repartie (rires). Du coup, les journalistes peuvent un peu moins m’atteindre.

« Certains moments ont été très durs »

Ces JO ont-ils changé votre état d'esprit ?

Je suis toujours la même personne et j’ai toujours les mêmes ambitions. Etre bonne dans mon sport et me faire plaisir. Cette année, j’ai vraiment bossé très dur pour aller chercher cette médaille. Ça n’a pas été facile. Pour les championnats du monde l’an dernier, je n’avais pas bossé autant. Je me suis vraiment tiré sur la gueule. Certains moments ont été très durs. Avoir la récompense à la fin, ça me fait un bien fou. Je me dis que ça valait le coup. Maintenant, ça sera plus facile de bosser de la même façon pour les années à venir. Ça sera plus naturel.

Finalement, vous avez quitté Sotchi au début de la quinzaine. Comment avez-vous donc vous suivi la fin des Jeux ?

On devait rester sur place pendant une semaine mais finalement, on est parti tout de suite après. Ensuite, ça a été le rush médiatique. Je n’ai donc pas eu beaucoup de temps pour suivre les JO. J’ai essayé de regarder au maximum les compétitions et les résultats, à la télé ou sur mon portable quand j’étais dans le train.

Avez-vous eu un petit coup de cœur parmi les médailles françaises ?

Toutes les médailles sont belles car elles ont toutes leur histoire. Mais je retiens un peu celle de Kevin Rolland et Marie Martinod, qui étaient un peu dans mon cas car ils participaient pour la première fois aux JO. On attendait beaucoup Kevin et il a quand même réussi à aller chercher une médaille. Marie avait arrêté le ski pendant sept ans, elle a eu un gamin, elle revient et claque cette performance. Mais toutes les médailles sont vraiment belles. Je n’avais jamais vraiment suivi les JO avant ça, donc ce sont vraiment des supers souvenirs.

Avec cette étape de Coupe du monde à Rasnov, vous êtes la première médaillée olympique française à faire votre rentrée en Coupe du monde

Je n’avais pas vraiment pensé à ça. Encore une autre raison d’être à bloc car du coup, je vais être attendue. Donc, il faut faire une belle course ce week-end et sur les épreuves restantes.

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La rédaction