Purée de pois et flou artistique à Sotchi

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Décidément, la météo aura été un participant actif à ces Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi. Après la douceur inhabituelle, le mercure qui grimpe, le printemps anticipé, la neige qui fond, la soupe qui se dérobe sous les spatules, les fondeurs en manches courtes, c’est donc au tour du brouillard de faire des siennes depuis 24 heures. Et de sérieusement perturber le bon déroulement des épreuves. A commencer par la mass-start en biathlon. Initialement programmée hier à 19h, heure locale (16h en France), cette course, qui pourrait faire de Martin Fourcade l’égal de Jean-Claude Killy, a été reportée à ce matin. Peine perdue. Ce lundi matin, la purée de pois est restée accrochée à la vallée du Caucase et au site de biathlon de Laura.
Du coup, après de multiples infos contradictoires, la compétition devrait reprendre ses droits à 15h30 (12h30 heure française). Devrait, car rien n’est moins sûr, même si le CIO a confirmé l’horaire. « On ne voit carrément pas les cibles, raconte Vincent Jay, champion olympique de sprint en 2010 et membre de la Dream Team RMC Sport. Là, on est à 80 mètres du pas de tir et on ne voit pas à 20 mètres. Pour les biathlètes, c’est impossible de tirer dans ces conditions-là. Ça ne sent pas bon. On a aussi vu une dameuse qui est venue pour mettre un coup sur la piste et ça ce n’est pas bien bon. Ça va casser un peu la neige et la couche dure du dessus en espérant que la course puisse se faire… demain ! »
Vers un podium surprise ?
Stéphane Bouthiaux, chef de l’équipe de France de biathlon se veut, lui, plus optimiste. Quoique. « Le brouillard va s’évacuer entre 11h et midi. Ça va rester ensuite couvert jusqu’à 15h-16h et le soleil devrait faire son apparition en milieu d’après-midi. Le gros problème, c’est l’état de la piste. La décision a été prise d’annuler avant de savoir si c’était « tirable » ou pas du fait du brouillard parce que la piste était impraticable. Ce n’est même pas impraticable, c’était très dangereux dans les descentes. Le fond de la piste est plus assez costaud pour supporter le poids des appuis et ça casse donc le pied qui s’enfonce d’un seul coup de 20 centimètres et là, c’est le salto avant assuré. »
A une quinzaine de kilomètres de là à vol d’oiseau, sur le Park Extrême de Rosa Khutor où doit se dérouler le snowboardcross masculin, même brouillard, même flou, même pagaille. Programmées à 11h (8h en France), les qualifications ont d’abord été reportées de trois quarts d’heure, puis purement et simplement annulées afin d’optimiser la fenêtre de tir. Aux dernières nouvelles, les swnowboarders accéderont direct au tableau final, en débutant pas les 8es. Un contexte et des conditions qui pourraient bouleverser la hiérarchie et accoucher d’un podium olympique surprise.