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Ramoin : « Sotchi ? Ça n’a rien à voir avec Vancouver »

Tony Ramoin

Tony Ramoin - -

Quinzième dimanche à l’issue de la 2e épreuve de l’étape de Vallnord-Arcalis (Andorre), Tony Ramoin retrouve peu à peu son niveau de performance. A moins d’un mois des JO, le médaillé de bronze de Vancouver espère profiter de son statut d’outsider pour arriver sans pression à Sotchi.

Tony, comment s'est passé votre dernière course avant les Jeux ?

C’était une bonne journée. Franchement, je ne regrette pas grand-chose car j’ai bien abordé cette journée. J’ai pas mal de problèmes avec ma tête sur ce début de saison. J’ai beaucoup de pression avec les Jeux. J’ai l’impression d’avoir retrouvé mon ride. C’est une bonne chose avant les Jeux. Le résultat n’est pas encore là, mais ça ne se joue à pas grand-chose.

Dans quel état d'esprit allez-vous aborder ces dernières semaines avant Sotchi ?

Il n’y a pas si longtemps, je me mettais grave la pression. Comme il y a les Jeux en février, je voulais toujours bien faire. Et j’en faisais trop. Du coup, je n’avançais à rien… Mais j’ai relativisé le truc et j’ai pensé à me faire plaisir. Je pense avant tout à aller vite, sans penser aux résultats. Je suis vachement plus serein pour les Jeux. Et je me rends compte que j’ai carrément le niveau pour faire quelque chose, même si aujourd’hui ça ne paye pas. Je suis beaucoup plus serein qu’il y a 24 heures.

Comment pouvez-vous gérer cette pression due à votre médaille de Vancouver ?

C’est clair, ça n’a rien à voir. A Vancouver, je ne pensais même pas aller aux Jeux. Je faisais du freestyle au lieu de m’entraîner. J’étais complètement à côté du truc. Je me suis retrouvé aux Jeux et personne ne s’occupait de moi. J’étais dans mon coin à me demander pourquoi les autres passés du temps avec les télés. A l’époque, je n’avais qu’à m’occuper de ma course et je pense que c’était vraiment ma force. Maintenant, c’est bien car j’ai la chance qu’on s’occupe de moi (rires). Mais ça met vachement plus de pression. J’ai galéré jusque-là, mais j’ai l’impression que je suis en train de me débloquer. Ça fait du bien !

Votre début de saison ne s'est pas très bien passé et vous n'abordez pas Sotchi en tant que favori. Cela peut-il vous aider ?

Oui, il y a un peu de ça. Je suis arrivé en début de saison en me disant que j’étais leader et finalement, plus ça va et moins je suis leader. Du coup, ça m’enlève pas mal de pression et c’est là que je retrouve mon ride. Est-ce que c’est le phénomène 2010 ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ça fait du bien de se retrouver.

« On rêve tous de ramener une médaille »

En tant que médaillé olympique, les JO sont forcément particuliers pour vous

Honnêtement, c’était beaucoup de stress jusqu’à maintenant. Maintenant qu’on approche de l’évènement, j’ai quand même vraiment envie d’y aller. J’espère être dans un bon état d’esprit et en profiter un maximum. Je veux vraiment être en phase avec moi-même et ne pas sous-rider, comme j’ai pu le faire sur les premières courses. Après, on ne va pas se le cacher, on rêve tous de ramener un petit bout de métal (rires). Il faut juste qu’on soit « ouf » sur la ligne de départ, comme on l’est dans la vie de tous les jours. 

L'équipe de France de snowboardcross n'est pas au mieux. Que vous inspire cette mauvaise spirale ?

Techniquement, on est tous bons, aussi bien les filles que les hommes. On le prouve aux entraînements. Quand on s’entraîne avec les autres nations, ça se passe super bien. C’est juste que pendant les courses, on est tendu et on pense à beaucoup trop de choses. Si on fait un bon mois de préparation psychologique, ça peut le faire car techniquement, on peut vraiment tout déchirer. On a une superbe équipe et il y a vraiment moyen de faire de bonnes choses.

Comme aller chercher une médaille olympique...

A chaque fois qu’il y a eu les Jeux, on a réussi à faire quelque chose. Même si on ne part pas favori, on a la même envie. Il n’y a donc aucune raison pour que ça ne marche pas. Il faut juste qu’on retrouve un peu notre côté guerrier. C’est ce qui manque ces derniers temps. On a tous des personnalités très particulières. C’est ce qui fait notre force. On est capable de rider très vite et on est vraiment bon sur les tracés techniques. Je ne suis vraiment pas inquiet pour l’équipe de France aux Jeux.

Propos receuillis par Alexandre Mispelon