Rolland : « On me reconnait davantage dans la rue »

Kevin Rolland - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Kevin, avec le recul, quelle saveur a votre médaille de bronze ?
Je suis très content d’avoir réussi à rapporter un petit souvenir. Par contre, je suis frustré de ne pas avoir pu m’exprimer. Je me suis entraîné pendant plus de deux mois pour réaliser des figures que personne n’a réussi à faire, dans le but de gagner la médaille d’or. Mais quand je suis arrivé sur place, il neigeait tellement et il pleuvait énormément. C’était très dur d’arriver à faire quelque chose de bien. La glisse n’était pas celle que j’espérais. Je n’arrivais pas à avoir l’amplitude nécessaire pour réaliser ces figures. Forcément, quand on arrive en bas, après avoir réalisé une descente assez basique alors que j’ai travaillé des choses très compliquées, c’est frustrant.
Pensez-vous que c'était raisonnable de vous faire partir dans ces conditions ?
J’étais persuadé qu’ils allaient repousser l’épreuve. Ils ont reporté toutes les épreuves tout au long de la journée, mais pas la nôtre. Je me suis dit qu’il allait falloir s’adapter, qu’il n’y avait pas de mauvais jour pour être champion olympique, donc j’y suis allé. J’avais prévu un plan B en cas de mauvais temps, mais même ce plan B était difficile à réaliser.
« Cette médaille d'or, il me la faut »
Vous projetez-vous désormais vers les prochains Jeux Olympiques, en Corée du Sud ?
Quand j’ai vu que j’étais troisième, je me suis dit qu’il fallait que je revienne dans quatre ans. J’ai réussi à gagner toutes les compétitions, donc je veux la médaille d’or olympique. Ce n’est pas une déception de ne pas l’avoir eu à Sotchi, mais il me la faut. Je m’éclate en compétition, j’essaie d’être le meilleur tout le temps. Donc l’objectif est d’aller à Pyeongchang et d’essayer d’obtenir la médaille d’or là-bas. Entretemps, il y a plein de compétitions, notamment les X-Games, donc il faut prendre année par année, compétition par compétition et être meilleur.
Sentez-vous une popularité grandissante depuis votre retour de Russie ?
Oui, on me reconnait davantage dans la rue. Il y a pas mal de personnes qui étaient derrière leur téléviseur, un peu plus de 5 millions pour mon épreuve. En ski freestyle, c’est rare mais c’est très bien parce que je peux parler de mon sport, montrer ce que je fais. Aux Etats-Unis ou au Canada, les sports extrêmes sont développés. En France, on a besoin d’éducation dans ces sports. Le fait de ramener une médaille me permettra peut-être un peu d’en parler.
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