Amiez : "Grange, c’est énorme"

Quatre ans après un premier sacre qui avait précédé une accumulation de galères, Jean-Baptiste Grange a décroché un inattendu deuxième titre mondial de slalom, ce dimanche à Beaver Creek. La récompense d’une grande ténacité du skieur français de 30 ans, comme le souligne Sébastien Amiez, membre de la Dream Team RMC Sport.

Alors qu’il n’était plus monté sur un podium depuis quatre ans, Jean-Baptiste Grange a fait un retour au sommet fracassant ce dimanche en étant sacré champion du monde de slalom pour la deuxième fois de sa carrière, après 2011. « Ce qu’il a fait est magnifique, juge Sébastien Amiez, membre de la Dream Team RMC Sport. Les Français étaient parmi les candidats pour une médaille ce dimanche et il est venu chercher l’or ! Chapeau à lui par rapport aux années de galères, de blessures, de reconstruction qu’il a connues. Parvenir à revenir le bon jour, c’est énorme. Il sortait de deux courses très difficiles à Kitzbühel (21e place) et Schladming (26e), où il avait subi en deuxième manche à chaque fois. Il a su se reprendre pour bien préparer cet événement.

Le staff français a trouvé des pistes d’entraînement similaires à celle-ci et propices pour réaliser une performance. Et on a vu aujourd’hui un grand JB dès la première manche. On a retrouvé dans son ski une agilité, une facilité. Ce qui est important, c’est qu’il a su en remettre une couche dans la deuxième manche. Rien n’est jamais réglé après un premier tracé. Il a mis la pression sur les autres et ça a payé. Etre cinquième à l’issue de la première manche, c’était peut-être la situation idéale pour Jean-Baptiste. Ça lui a permis d’être libéré sur la seconde.

« Lui-même pensait skier moins vite que les autres »

Ce qui est beau, c’est de le voir réaliser ça à 30 ans, alors que lui-même pensait skier moins vite que les autres. Mais il y a deux manches en slalom et même Marcel Hirscher, en pleine confiance actuellement, peut enfourcher (tenant du titre, l’Autrichien avait signé le meilleur temps de la première manche). Jean-Baptiste a prouvé sa solidité mentale. Il a aussi cette expérience des grands rendez-vous avec sa médaille de bronze en 2007, son globe de slalom en 2009 et son titre mondial en 2011. Et il est encore champion du monde en 2015. Quelle longévité ! Malgré les moments de doute, il a su se remettre en cause au quotidien pour aboutir le jour J et venir décrocher le Graal de sa discipline. C’est énorme.

la rédaction