Clarey et Théaux n’ont toujours pas digéré

Privés d’un doublé qui leur tendait les bras à Val Gardena le 17 décembre dernier, Adrien Théaux et Johan Clarey abordent les deux descentes de Chamonix ce week-end avec un fort esprit de revanche.

Ce n’est pas si souvent que deux Français pointent en tête d’une descente après le passage de 21 dossards et des principaux favoris. C’était un jour à bourrasques sur Val Gardena, un peu trop au goût des arbitres qui annulèrent simplement et cruellement la course. « J’ai envie de chialer. Si ce n’étaient pas deux Français devant, on n’aurait sûrement pas annulé », enrageait alors Johan Clarey, leader provisoire devant Adrien Théaux avant la terrible désillusion. « La page n’est pas encore tournée. On la reprend à Chamonix, un bon endroit pour claquer un podium », espère Patrice Morisod, le patron des descendeurs tricolores.

La station de Haute-Savoie a, en effet, hérité de l’épreuve amputée. Elle accueille donc deux descentes ce week-end, la seconde comptant pour un combiné. Les deux descendeurs l’abordent avec un esprit de revanche certain sur ce destin taquin : « J’aurai ma revanche quand j’aurai gagné une autre course, prévient Clarey. J’espère que ce sera ici, où j’ai un brin de motivation supplémentaire. » Les 50 000 fans qui vont envahir Chamonix ces trois prochains jours seront derrière eux pour gommer l’injustice. « On ne pourra pas récupérer ce que l’on a fait en Italie, alors il faut que l’on se rattrape sur la piste maintenant », positive Adrien Théaux, 15e ce jeudi du seul entraînement programmé.

Du mal à évacuer la frustration

Son compère Johan Clarey l’a achevé au 8e rang. Avec un succès entériné à Val Gardena, il serait aujourd’hui sur le podium du classement en descente. Alors, il a eu du mal à évacuer la frustration. « Un petit, oui. Moi, je n’ai pas encore gagné de course, c’était bien parti et on me l’a enlevée. J’ai ressenti un gros sentiment d’injustice sur le coup, dur à encaisser. Après ça m’a aussi fait comprendre que j’étais capable de battre tout le monde », glisse-t-il. Car il faut bien aller de l’avant aujourd’hui et tenter de reproduire l’exploit sur la Verte des Houches, la mythique piste chamoniarde, qui organise ses dernières courses avant de longs hivers. Une autre raison de briller pour les Bleus.

S.B. (avec G. Q.)