Crétier : « On joue quand même avec notre intégrité physique »

Jean-Luc Crétier - -
« A chaque chute, vous marquez votre corps d’une empreinte et derrière, quand vous savez que vous reprenez le départ, même avec un mental de gagnant, il y a des moments où vous ne faites pas le bon choix. Quand le corps dit non mais que vous voulez vous engager, ça peut très vite devenir dangereux. J’ai gagné les Jeux Olympiques en février 1998 et le 15 décembre de cette même année, à Val Gardena (Italie), j’ai loupé une bosse, avec naturellement les séquelles qui vont avec. J’ai fini ma course en dehors de la piste, au milieu des souches d’arbres et des cailloux. Et je n’ai jamais réussi à revenir.
Malgré ma volonté de vouloir continuer et de revenir, car j’étais quand même champion olympique en titre, quand j’ai recommencé les entraînements un an après, il y a des moments où j’étais dans le doute, notamment quand on abordait des points dangereux, des bosses ou des virages un peu délicats. Le corps ne réagissait pas comme je le souhaitais. »
« A un moment le corps dit : "stop, je ne veux pas repousser mes limites" »
« Même si on a cette volonté et qu’on fait un travail mental, à un moment le corps dit : "stop, je ne veux pas repousser mes limites". On joue quand même avec notre intégrité physique, donc il faut quand même à chaque fois remettre le cœur à l’ouvrage. C’est une page à tourner qui n’est jamais facile mais on trouve d’autres plaisirs à côté. »