Garmisch : Pinturault soigne sa revanche

Alexis Pinturault - -
Aux Mondiaux de Schladming, Alexis Pinturault avait titillé les podiums, mais n’était jamais parvenu à grimper dessus (5e en géant ; 6e en super-G, slalom et super-combiné). Une semaine plus tard, le skieur de Courchevel a pris la plus belle des revanches en décrochant, ce dimanche à Garmisch, sa 4e victoire en Coupe du monde, la toute première en géant. Et quelle est belle ! Comme tous les grands champions, Pinturault n’aime pas perdre. Et comme tous les grands champions, il sait se relever après une déception. Avec 60 centièmes d’avance sur Marcel Hirscher et 62 sur Ted Ligety, le Tricolore a véritablement survolé les débats sur cette piste où il avait été sacré champion du monde juniors (en 2009).
« Schladming a été positif mais frustrant, reconnaît l’intéressé. C’était difficile car l’objectif était de jouer devant et d’aller chercher une médaille. Malheureusement, il n’y a pas eu de podium, mais une très grosse régularité. Ce n’était pas évident tous les jours, mais j’ai essayé de profiter de l’évènement. J’avais envie de remonter sur le podium et rebondir après cette frustration. » Alexis Pinturault ne pouvait rêver mieux pour se refaire une santé. Accompagnée des deux patrons de la spécialité sur ce podium, Marcel Hischer et Ted Ligety, la « pépite » du ski français a une nouvelle fois démontré toutes les facettes de son talent.
Déjà dans l’histoire du ski français
A seulement 21 ans, le Savoyard devient déjà le 4e skieur français à s’imposer dans trois disciplines différentes (slalom, super-combiné et géant) et rejoint ainsi ses mentors Jean-Claude Killy, Franck Piccard et Henri Duvillard. Confirmation de son incroyable régularité. « Aujourd’hui, c’est le seul skieur au monde à pouvoir gagner dans quatre disciplines différentes, assure Michel Vion, président de la Fédération Française de ski. C’est un très beau début de carrière pour Alexis Pinturault, qui est régulièrement sur les podiums à seulement 21 ans. Il est encore un peu inconstant, mais on va construire ça calmement. Les grands objectifs seront l’année prochaine à Sotchi. On est bien content d’avoir un skieur comme ça. Mais il faut rester prudent. »
Le gamin de Courchevel peut d’ailleurs compter sur son papa pour garder la tête froide. « Aujourd’hui, c’est un très beau podium. Mais j’espère qu’il pourra, dans le futur, en faire tous les week-ends, comme peuvent le faire Marcel Hirscher ou Ted Ligety, confie Claude Pinturault. On verra à l’avenir si Alexis est un prodige. Alexis progresse mais cette saison, il a très rarement skié propre sur les deux manches. On a déjà connu des prodiges jeunes, qui n’ont jamais confirmé. Lui, il commence à le faire. On verra dans 10 ans… » A ce rythme-là, nul doute que le Français peut rêver d’un bel avenir… avec le classement général de la Coupe du monde en ligne de mire.