
Grange : « Ce retour, je le savoure »

Jean-Baptiste Grange - -
Jean-Baptiste, comment abordez-vous la défense de votre titre mondial ?
Je suis champion du monde. Ce titre, je l’ai. Mon but, bien sûr, est d’aller glaner de nouveau quelque chose. Mais je sais aussi d’où je reviens et, par rapport à ça, je ne vais pas aux Mondiaux pour défendre mon titre. L’histoire est totalement différente. Il faut juste tout donner. Une course d’un jour, c’est beaucoup de pression, qui sera plus importante sur mes adversaires car moi, ce titre, je l’ai. Donc pourquoi pas ?
Quelle chance vous accordez-vous ?
J’arrive en outsider. Ma meilleure place cette saison, c’est 14e. Si je fais 5e ou 6e, cela serait déjà une très belle course et il n’y aura pas de regrets. Mais c’est une course d’un jour et j’ai envie de la prendre comme ça, de tout donner et d’éclipser le reste. On verra ce que ça donne. J’ai l’expérience de ces événements, j’ai déjà fait deux médailles aux Mondiaux, il faut que je me serve de ça.
Quel niveau de confiance avez-vous retrouvé depuis votre retour en Coupe du monde ?
Quand tu regagnes une manche (à Wengen, ndlr) alors que cela fait deux ans que tu n’en as pas gagné et que derrière tu gagnes une course FIS avec un plateau très relevé, cela veut dire que le ski est en train de revenir, qu’il ne manque plus grand-chose. Mais cela reste toujours une année de transition.
Qu’avez-vous ressenti devant l’accumulation de vos blessures depuis deux ans ?
Je n’ai pas toujours dit exactement ce que j’avais, cela ne servait à rien, mais même si je ne suis pas quelqu’un qui abandonne, j’étais dans une situation où je me posais parfois des questions sur la suite. J’ai eu mal au dos tous les jours pendant un an et demi, je n’arrivais plus du tout à m’entraîner l’année dernière, c’était du sauve-qui-peut. Retrouver petit à petit mon niveau, skier sans ces douleurs, m’entraîner normalement, c’est déjà une grande victoire. Si je fais du ski de haut niveau, c’est pour rivaliser avec les meilleurs et je suis en train de m’en rapprocher. Si ça le fait aux Mondiaux, tant mieux, et si ça ne le fait pas, tant pis, je vois un peu plus loin désormais. Ce retour, je le savoure. Mentalement, il faut se bousculer un peu. Tu as des douleurs, des appréhensions. J’ai encore des caps à passer sur ce plan, il y a des moments où il faut se mettre des coups de pied au cul.
La perspective des JO de Sotchi (absent à Vancouver, en 2010, à cause d’une blessure) vous a-t-elle permis de tenir ?
Oui, car c’était un objectif à la fois assez à court terme, par rapport à mon physique, et assez à long terme par rapport à mes dossards et au temps nécessaire pour se reconstruire. Il me reste pas mal de choses à mettre en place d’ici là, en slalom, en géant comme en combiné. Le ski est bien revenu en slalom, il faut que ça se concrétise pour que je regagne des dossards car l’objectif est d’arriver en janvier 2014, un mois avant les Jeux, avec des classements qui commencent à être honnêtes.