Grange glisse sur la pression

Le Français joue le petit globe du slalom ce samedi à Lenzerheide, en Suisse. En embuscade derrière le leader Ivica Kostelic. Après son titre de champion du monde, il aborde ce dernier rendez-vous de la saison relâché.

« Le titre (de champion du monde) à Garmisch-Partenkirchen me fait relativiser, la saison m’a beaucoup conforté. Je suis prêt à jouer devant, mais avec du recul. » Pour la troisième fois après 2008 et 2009, Jean-Baptiste Grange est en course pour le petit globe de cristal de slalom. Mais contrairement aux dernières années – et même si la seconde lui avait souri –, le Français aborde son face à face avec Ivica Kostelic avec plénitude. En Suisse, le skieur de Valloire partira pourtant avec 36 points de retard sur le Croate, mais c’est trop peu pour le contrarier. Car à 27 ans, le slalomeur voit le chemin parcouru durant ces trois dernières saisons. « En 2008, j’étais insouciant, j’arrivais. En 2009, j’étais stressé après les Mondiaux ratés. Là c’est différent, je me sens plus zen. »

Jusqu’à présent, Grange jouait le globe dans la peau du chassé. Cette fois, c’est son adversaire qui est devant, et le Français dans le rôle du prédateur. Une position qui n’est pas sans incidence sur l’état d’esprit des deux rivaux avant d’aborder le dernier round (première manche à 9h). « Avoir le dossard rouge toute une saison engendre de la fatigue, ce n’est pas évident, on sait qu’on est attendu », confie l’actuel dauphin.

« Le globe, c’est pour le plus fort de la saison »

Contrairement aussi à 2009, marqué par des Mondiaux de Val d’Isère loupés (il avait abandonné lors des secondes manches du slalom et du combiné), « JBG » débarque sur la dernière course le moral gonflé par une saison pleine, et au-delà de ses espérances après une année 2010 plombée par sa blessure au genou et son forfait aux Jeux. « Mon titre de champion du monde (à Garmisch-Partenkirchen) m’a permis d’enchainer sur la fin de saison relâché. » Quelques jours après le sacre en Bavière, le Français montait sur le podium à Bansko (3e), en Bulgarie. « Après Garmisch, j’ai fait deux jours avec les médias mais j’ai tout de suite enchainé. Le ski, c’est ma priorité. » Quand on l’interroge sur le poids de cette médaille d’or par rapport au globe, la hiérarchie ne fait pas de doute. « Le globe représente plus, ça récompense le plus fort de la saison, alors qu’un titre est une victoire d’un jour. Sur le circuit, le globe pèse plus. »

Jean-Baptiste Grange assure qu’il « ne regardera pas Kostelic » ce samedi, tout entier consacré à poser son ski. « Le plus important, c’est moi. Le reste, ce sont des faits de course », aime-t-il à rappeler.

Le titre de l'encadré ici

Le globe pour Grange si |||

- il gagne et Kostelic ne fait pas mieux que 3e  
- il termine 2e et Kostelic pas mieux que 6e
- il termine 3e et Kostelic pas mieux que 11e (Grange grâce à son plus grand nombre de victoires)
- il est 4e ou 5e et Kostelic est au-delà de la 15e place
- il est 6e ou 7e et Kostelic est au-delà de la 15e place et Myhrer ne gagne pas

Le barème des points
1er (100 pts) ; 2e (80 pts) ; 3e (60 pts) ; 4e (50 pts) ; 5e (45 pts) ; 6e (40 pts) ; 7e (36 pts); 8e (32 pts); 9e (29 pts); 10e (26 pts); 11e (24 pts); 12e (22 pts); 13e (20 pts); 14e (18 pts); 15e (16 pts). Pour les finales, seuls les 15 premiers marquent des points.