Grange : « Rentrer dans l’histoire du ski »

Le nouveau champion du monde de slalom est de retour à Valloire, où il s’apprêtait à être célébré lundi soir. Avant la fête, il est revenu sur son formidable exploit de Garmisch-Partenkirchen.

Jean-Baptiste, avec 24 heures de recul, comment avez-vous vécu ce slalom ?
C’était une course d’un niveau très élevé. Je le savais et ça rend la course encore plus difficile. J’ai connu des échecs par le passé qui ont fait remonter des souvenirs entre les deux manches. Il a fallu que je reste concentré et que je ne craque pas.

Vous avez évoqué un « soulagement ». Pourquoi ?
Ce n’est jamais évident d’être annoncé comme le grand favori et le leader de l’équipe de France. Après l’échec de 2009 à Val d’Isère, on a vu avec les Allemands que les Mondiaux à domicile sont difficiles à gérer. Mais je reste toujours persuadé que je suis capable de grandes choses. Et je l’ai démontré dimanche. C’est surtout pour ça que c’est un immense soulagement.

« Il y a un an, j’étais en béquilles »

Il y a un peu plus d’un an, vous étiez victime d’une rupture des ligaments croisés du genou. Quelle résurrection !
Oui, c’est exceptionnel de revenir come ça après un gros coup dur. C’est une étape de plus dans ma construction. J’ai dû être fort mentalement. Et je reviens en gagnant. Il me manquait une consécration sur une course d’un jour, avec beaucoup de pression. Ca a été le cas hier. C’est le fruit d’un énorme travail depuis un an parce qu’il y a un an, j’étais en béquilles.

On ne pourra plus vous dire que vous ne supportez pas la pression !
Ca avait déjà pas mal évolué sur la Coupe du monde. J’avais eu ce dossard rouge pendant deux ans et demi, ça pèse. J’avais quand même montré que j’étais assez costaud. Mais tant que tu n’as montré sur grand rendez-vous que tu es vraiment fort... J’espère que la course de dimanche va débloquer énormément de choses. Je commence à rentrer dans l’histoire du ski et c’est une des choses que je désirais le plus quand j’étais gamin.