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Les fondeurs français enfin récompensés

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Les Français ont décroché la médaille de bronze du relais 4x10 km, ce dimanche à Sotchi. Un véritable petit exploit pour le ski de fond tricolore, au pied du podium lors des deux dernières éditions des Jeux Olympiques.

Jean-Marc Gaillard, Maurice Manificat, Robin Duvillard, Ivan Perrillat-Boiteux. Quatre hommes, quatre noms désormais à jamais gravés dans l’histoire du ski de fond tricolore. Toujours placé, jamais récompensé, le relais français, quatrième lors des JO de Turin (2006) puis de Vancouver (2010), monte enfin sur un podium olympique. Une jolie revanche pour cette bande de potes, tombés dans les bras les uns des autres et émus jusqu’aux larmes une fois la ligne d’arrivée franchie par le dernier relayeur, Ivan Perrillat-Boiteux, qui a même été un temps en course pour l’argent.

Sous les yeux du président russe, Vladimir Poutine, et du président du gouvernement, Dmitri Medvedev, les Français ont donc bousculé la hiérarchie pour décrocher le bronze de l’obstination, derrière la Suède et la Russie. Et rejoignent ainsi au palmarès Roddy Daragon, seul Français inscrit jusqu’à présent au plamarès olympique après sa médaille d’argent décrochée lors du sprint des JO de Turin en 2006.

Manificat tendu comme une arbalète

« C’est fabuleux, a déclaré Maurice Manificat. Je n’étais pas à Turin, à Vancouver c’était super dur. Là, c’est une consécration pour l’équipe. C’est un symbiose, peu importe le métal. Ivan il s’est battu jusqu’au bout pour l’argent mais bon, c’est énorme. Je ne réalise pas beaucoup. J’étais tendu comme une arbalète dans la zone d’arrivée. Je n’y arrivais plus. Je suis vidé complet, j’avais tellement de stress, de joie, j’en chialais comme un gamin. C’était fabuleux, c’était énorme. »

Ivan Perrillat-Boiteux, justement, se refaisait le film de sa course. « Je ne sais plus ce qui m’est passé par la tête. J’étais super content. j’ai essayé d’attaquer le Russe dans la dernière bosse. Je me suis dit qu’il fallait tout donner pour l’argent, qui est mieux que le bronze. Mais à la fin, je n’en pouvais plus. Sur la dernière ligne j’ai savouré en voyant que je ne pouvais plus faire deuxième et après, j’en ai profité avec les copains. Tu les vois, ils sont tout contents et toi tu arrives ! On leur offre la médaille. C’est super ! »

« Ca commençait à bien faire ! »

« Il faut être honnête, je suis très satisfait de cette médaille, confie Christophe Deloche, chef d’équipe de l’équipe de France de ski de fond. C’est une très belle récompense pour cette équipe. C’est même peut-être un soulagement car cela faisait tellement longtemps qu’on tournait autout. Ca commençait à bien faire ! D’ailleurs, on s’était dit avant ces Jeux qu’on ne voulait plus faire quatrièmes ! C’est à la fois un soulagement et un plaisir. On a fait notre maximum, on a fait une course pleine. Ce podium est magnifique. »

Le titre de l'encadré ici

|||Vittoz croisait les doigts
Champion du monde de poursuite en 2002 et meilleur fondeur français de l'histoire, Vincent Vittoz savourait cette médaille à sa juste valeur. « Cela représente beaucoup, après tant de galère sur les Jeux Olympiques, même si Roddy en 2006 avait déjà été chercher une médaille. On a fait trop de fois quatrièmes. C'est une énorme délivrance. Jusqu'à la fin, on croise les doigts parce qu’on ne veut pas que l’Italien (4e) revienne, pas comme avant. On ne veut pas le revivre. C’est génial. »

G.Mathieu (avec GQ) à Sotchi