Lienz : Noens et les Bleues en reconquête

Nastasia Noens - -
11 janvier 2011. C’est la date à laquelle il faut remonter pour retrouver une slalomeuse française sur le podium d’une Coupe du monde. A l’époque, Nastasia Noens avait pris la 3e place du slalom de Flachau (Autriche). Depuis, 35 mois de disette… Sur les deux premiers slaloms de la saison, le clan tricolore a dû se contenter d’une bien maigre 18e place d’Anémone Marmottan à Levi (Finlande), le 16 novembre. Pire encore, aucune représentante française n'est parvenue à se qualifier pour la seconde manche à Courchevel, le 17 décembre dernier. Une course durant laquelle les Bleues ont même perdu leur leader, Tessa Worley, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit.
Les slalomeuses françaises sont au plus mal, alors qu’à l’inverse tout roule pour leurs homologues masculins, qui peuvent s’appuyer sur leur belle armada (Pinturault, Grange, Missillier, Lizeroux). Alors quel mal ronge le slalom féminin français ? Anthony Séchaud, l'entraîneur du groupe technique féminin, a sa réponse. « II n'y a pas de leader, regrette-t-il. Laurie Mougel (victime d’une rupture du ligament croisé du genou droit début octobre, ndlr) l'aurait été naturellement avec ses performances de la saison dernière et l'été qu'elle a passé. Sandrine (Aubert) a été leader par les résultats, elle aurait pu emmener une équipe, mais elle n'a pas voulu. Nastasia (Noens) doit prendre cette responsabilité, l'assumer et derrière, faire le boulot qui va avec. J'en discute souvent avec elle. Ce n'est pas une petite fille. »
Séchaud : « On est en mission »
En l’absence de leader, les Bleues essayent tant bien que mal de se reconstruire. Guérison et convalescence, des termes qui reviennent en boucle dans le discours du groupe. Anthony Séchaud ne s'en cache d’ailleurs pas. « On est en mission, confirme-t-il. C'est un long combat. Il n'y a donc pas d'objectifs de résultats car on a besoin de temps. Il faut que les athlètes osent. » Avec 13 places dans le Top 10 et un podium en Coupe du monde, Nastasia Noens a suffisamment d’expérience pour assumer ce leadership. Mais la Niçoise n’est jamais parvenue à prendre la succession de Sandrine Aubert, éphémère leader mondiale et dernière patronne des slalomeuses tricolores.
La saison dernière, la médaillée de bronze des Mondiaux juniors 2008 n’a pas fait mieux qu’une 13e place (à Ofterschwang, en Allemagne). Du coup, elle décide d’enchaîner les courses moins prestigieuses en deuxième et troisième divisions, histoire de soigner sa confiance. Une stratégie qui semble porter ses fruits dès le début de saison à Levi, où elle réalise une bonne première manche (6e) avant de partir à la faute dans la seconde (25e). Mais la skieuse de 24 ans ne confirme pas à Courchevel et sort dès la première manche. Si les résultats ne sont pas encore là, Noens ne baisse pas les bras et continue de croire en ses chances.
Noens : « Retrouver le Top 10 mondial »
« Cette année, je suis vraiment repartie avec de meilleures sensations, assure la Française dans l’Intégrale Sport sur RMC. Malheureusement, je n’ai pas réussi à confirmer sur les deux premières courses. Mais j’ai un autre état d’esprit que l’année dernière, même si j’ai toujours gardé cette rage. Cette année, je suis plus posée techniquement et je me sens beaucoup mieux. Moi, je veux vraiment faire ma place dans la hiérarchie mondiale, pas qu’en équipe de France. Je veux retrouver le Top 10 mondial. » Un bon résultat dimanche sur le slalom de Lienz (Autriche) appuierait davantage le discours ambitieux de la Niçoise, qui n’est plus apparue dans un Top 10 depuis le 11 février 2012 et sa 4e place à Soldeu…
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