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Mondiaux - De Tessières : « C’est le Graal ! »

Gauthier de Tessières

Gauthier de Tessières - -

Appelé de dernière minute en remplacement de Johan Clarey, Gauthier de Tessières a fait parler la poudreuse en décrochant une inattendue médaille d’argent lors du super-G des Mondiaux de Schladming. A 31 ans, le remplaçant de luxe de l’équipe de France est sur son nuage.

Quand vous avez appris que vous seriez seulement remplaçant il y a cinq jours, à quoi avez-vous pensé ?

C’était assez dur. J’ai remis beaucoup de choses en question. A 31 ans, les Mondiaux étaient l’un de mes derniers objectifs, avec les Jeux Olympiques. Je suis plus près de la fin que du début et ne pas être sélectionné, pour moi, ce n’était pas normal. Je n’ai pas trouvé que ma non-sélection était très équitable. Je l’avais très mal pris et je me voyais même mettre la flèche, comme on dit.

Il se murmure même que vous étiez très en colère…

On ne va pas remuer le couteau dans la plaie, ce n’est pas le moment.

Cette colère intérieure vous a-t-elle servi ?

Tout à fait. C’était aussi tactique de la part de mon chef d’équipe. Pour me faire réagir et bien conclure ma saison. Maintenant, je le répète, c’était un peu dur de ne pas être sélectionné pour ces Championnats du monde, à 31 ans.

Vu le chrono réalisé, vous êtes-vous sincèrement vu à un moment donné champion du monde ?

Oui. Quand j’ai passé la, ligne, je me suis dit que c’était pas mal. Avec 83 centièmes devant Alexis (Pinturault), j’ai tout de suite trouvé le chrono très intéressant. Alexis, c’est une super référence.

Et-ce le plus beau moment de votre carrière sportive ?

Oui. Je suis sur un nuage depuis que j’ai passé la ligne. Il n’y a que des choses incroyables qui m’arrivent. Je n’ai d’ailleurs pas encore eu le temps de tout réaliser. Mais c’est ce que je recherche. Je cours après des années. C’est vraiment le Graal ! Une médaille aux Jeux ou aux Mondiaux, c’est ce qu’on veut chercher en ski alpin. C’est une grande satisfaction et une journée énorme.

Avant vous, Julien Lizeroux avait été vice-champion du monde (de slalom) après avoir connu pas mal de tuiles dans sa carrière…

Je me suis beaucoup inspiré de lui qui est passé par de grosses galères. On peut se former comme ça. On peut devenir un champion dans le dur, dans le labeur. C’est mon parcours. Je suis passé par beaucoup d’opérations et de coups durs. Mais aujourd’hui, c’est extraordinaire.

Comment voyez-vous votre avenir ?

Champion olympique, ça serait bien ! Je pense qu’il me reste encore deux belles saisons avec les Jeux Olympiques et les Championnats du monde à Beever (Creek). Après, garder un pied dans le sport car c’est ce qui me fait vibrer. J’aimerais apporter mon expérience, avec ces bons et mauvais moments. Et puis, consultant sur RMC ou assistant dans l’émission de Brigitte Lahaie, ça m’irait bien ! (rires)