Mondiaux - Pinturault : « Il me manque peut-être de l’expérience »

Cinquième ce vendredi du géant remporté par l’Américain Ted Ligety, Alexis Pinturault a perdu une nouvelle occasion de s’offrir sa première médaille mondiale. Le jeune Français (21 ans) espère y parvenir dimanche sur le slalom, sa spécialité fétiche depuis le début de saison.

Alexis, quel est votre sentiment après cette 5e place ?

Pas loin de la déception. Je fais une bonne deuxième manche, mais une mauvaise première. C’est un peu trop récurrent en ce moment. On va essayer de rassembler tout ça et de faire deux belles manches dimanche sur le slalom pour combler ce que je n’ai pas réussi à avoir jusqu’à maintenant. En ce moment, le slalom est la discipline où je me sens le mieux.

Vous gagnez une place par rapport à vos deux dernières courses…

Cinquième, c’est mieux que 6e. Quand on regarde mes performances depuis le début des Mondiaux, je fais deux fois 6e et une fois 5e. C’est régulier et ça montre que je suis là, mais ce n’est pas la place à laquelle je veux être. C’était difficile mais j’ai quand même essayé de tout donner sur le géant. Il reste une course, je vais bien me reconcentrer.

Vous avez raté votre première manche de descente en super-combiné et celle en géant. Comment l’expliquez-vous ?

C’est peut-être l’ampleur de l’évènement. Je ne vais pas le cacher, c’est peut-être la pression. Pas sur la descente du super-combiné, mais c’est ce que j’ai ressenti aujourd’hui. Je me suis un peu laissé endiguer par tout ça et du coup, ça m’a un peu anesthésié, surtout sur la première manche. Sur la deuxième, j’ai réussi à me relâcher et faire ce que je fais de mieux.

Avez-vous sous-estimé l’ampleur de l’événement ?

Pas spécialement l’ampleur, mais tout ce qui va autour. Je pense que c’est peut-être l’expérience qu’il me manque. C’est la première fois que je me pointais sur les Mondiaux avec le statut de favori pour une médaille. Il y a toujours plus de pression que lorsqu’on est outsider. Mais il y a eu de bonnes choses et j’espère qu’il y en aura des meilleures dimanche.

Que vous inspire le triplé de Ted Ligety ?

C’était l’homme des Mondiaux. Il a montré qu’il était extrêmement polyvalent. Sur le super-G, il est allé chercher sa médaille. En super-combiné, il fait une superbe descente. Jusque-là, il n’y a pas grand-chose à lui reprocher. Un grand chapeau à lui. Il va marquer de son empreinte l’histoire du ski alpin. Je voudrais également féliciter Marcel Hirscher car ce n’est jamais facile de décrocher une médaille quand on est attendu comme il l’était devant son public.

Que pense-vous de Ligety ?

C’est un super gars, qui est toujours souriant, qui dit toujours bonjour et qui demande toujours comment ça va. Il prend toujours des nouvelles et à chaque fois qu’on le voit, ça fait plaisir. Il est vraiment sympa et ça me fait plaisir de le voir sur le podium.

Peut-il venir vous inquiéter dimanche sur le slalom ?

Sur le slalom, il a toujours montré qu’il était capable de faire certaines choses. Mais il peut également faire beaucoup de fautes. Il aura la confiance, c’est sûr. Mais ça sera sa discipline la moins forte, il va donc peut-être se relâcher. S’il est dans un bon jour, ça peut être un Ligety perturbant.

Propos recueillis par Edward Jay à Schladming