Mondiaux : Rolland, une sensation en or

Marion Rolland - -
On va finir par y prendre goût ! Après l’argent de Gauthier de Tessières en super-G, le bronze de David Poisson en descente, l’équipe de France connaît une nouvelle formidable histoire. Celle de Marion Rolland. Et quelle est belle ! La skieuse des Deux Alpes s’est offert l’or ce dimanche lors de la descente des Mondiaux de Schladming (Autriche). Alors qu’elle n’avait jamais décroché la moindre victoire dans sa carrière, la Française devient la première championne du monde française en descente depuis Marielle Goitschel… en 1966 !
Si à 30 ans, Marion Rolland ne comptait toujours pas la moindre victoire à son compteur, elle arrivait à Schladming avec un vrai statut d’outsider. Signe du destin, la Dauphinoise avait déjà pris ses marques l’an passé dans la station de Styrie, où elle avait décroché les premiers podiums de sa carrière (2e en descente et 3e en super-G). « Pour décrocher une médaille, il va vraiment falloir aller la chercher », avait-elle admis avant la course. Et aujourd’hui, elle est passée de la parole à l’acte. Avec le dossard 22 sur le dos, la Tricolore lâche un cri de rage et s’élance sur cette piste verglacée, sur laquelle toutes les descendeuses précédentes se sont cassées les dents.
Vion : « Rolland a skié comme Vonn »
Avec un ski engagé et une superbe qualité de glisse, elle réalise une manche stratosphérique. La plus belle course de sa carrière. A l’arrivée, le vert s’allume : 16 centièmes d’avance sur le surprenant chrono de l’Italienne Nadia Fanchini, dossard 2. Comme une délivrance, Marion Rolland lâche un cri digne de son bonheur. Magique. « Elle a skié avec une sérénité de dingue, savoure Michel Vion, président de la FFS. Elle était très sobre, très facile, très coulée, comme Lindsey Vonn et les grandes. Elle avait ce podium dans un coin de sa tête. Le fait d’avoir fait deuxième ici l’année dernière l’a aidée à imaginer qu’elle pouvait décrocher quelque chose. Elle a tenu jusqu’au bout. »
Une véritable leçon de courage de la part de la skieuse des Deux Alpes. Moquée il y a moins de trois ans après sa cruelle chute dès les dix premiers mètres de la descente des JO de Vancouver, la Française fait résonner la première Marseillaise de ces Mondiaux de Schladming. Une douce mélodie qu’Alexis Pinturault espère chantonner lundi après le super-combiné…