Noens encore trop tendre

Nastasia Noens - -
On attendait beaucoup de Nastasia Noens ce samedi sur la piste de Garmisch-Partenkirchen. Son rang en Coupe du monde de slalom (sixième), son siège remarqué au sein du Top 10 (six apparitions) cette saison et sa troisième place à Flaschau avaient fait naître de légitimes motifs d’espoir avant les Mondiaux allemands. C’était sans compter sur la motivation de Marlies Schild. Considérée par beaucoup comme la meilleure slalomeuse au monde, l’Autrichienne n’avait, jusque-là, jamais réussi à le démontrer lors d’une grande compétition internationale. Avec 34 centièmes d’avance sur sa compatriote Kathrin Zettel et 65 centièmes sur la Suédoise Maria Pietilae-Holmner, Schild s’est enfin offerte, à 29 ans, la consécration après laquelle elle skiait après avoir échoué glané deux médailles d’argents lors des Mondiaux 2003 et 2007.
Christel Pascal : « Elle était à sa place »
Et Noens dans tout ça ? Deux erreurs techniques lors de chaque manche l’ont finalement relégué à la neuvième place. « Ce n’est pas ce que je voulais, confiait déçue la jeune skieuse de 22 ans. Je suis partie pour aller chercher une médaille. Il faut jouer, il faut savoir perdre aussi. Et aujourd’hui j’ai perdu. » Noens n’aurait-t-elle pas tout simplement payé son inexpérience du très haut niveau ? « Nastasia est à sa place, juge la vice-championne du monde de slalom en 2001 Christel Pascal. Elle n’a pas réussi une course entière lors de ce slalom. Les filles qui sont devant évoluent encore un niveau au-dessus. Elle n’a pas ‘‘déskié’’, elle n’a pas été tétanisée par l’enjeu. Il faut qu’elle déclenche le petit plus qui lui permettrait de confirmer le podium qu’elle a fait. »
Le petit plus ? Voilà ce que recherchait Sandrine Aubert à Garmisch-Partenkirchen, pour nuancer une saison complètement ratée. Sauf que le déclic espéré ne s’est pas produit pour la pensionnaire des Deux-Alpes, vingt-cinquième. « Il y a des périodes comme ça, lâchait l’intéressée au bas de la piste. Je me suis beaucoup remise en cause ces derniers mois. Je pense qu’il va falloir laisser un peu de temps. »
De la déception pour Noens, de l’abattement pour Sandrine Aubert, pour avoir un sourire dans le camp français, il fallait se tourner du côté de Tessa Worley, treizième, et donc détentrice de points importants en vue de la suite de la Coupe du monde. « J’avais un petit peu moins d’ambition qu’en Géant, reconnaît la Française, la tête encore à ses deux médailles (ndlr : Slalom Géant et Coupe des Nations) glanées en Allemagne. Je me suis fait vraiment très plaisir. Mon bilan des Mondiaux est bon. »