Noëns, la petite skieuse qui monte

Trois Top 10 en quatre courses, la Niçoise Nastasia Noëns 6e au classement général, voit à chaque slalom le podium se rapprocher. Reste à monter dessus. Dès mardi soir à Zagreb ?

Le ski français attendait la confirmation cet hiver de Sandrine Aubert. Médiocre 25e du général de la spécialité. Elle laisse peu à peu la place à la jeunette Nastasia Noens, 22 ans dont quatre passées sur le circuit mondial. Deux fois 6e, une fois 9e, elle a accroché trois Top 10 en quatre slaloms qui lui offrent désormais de dossards avantageux. Mais à chaque fois, elle a moins bien skié sur les seconds tracés, laissant filer des podiums qui n’attendaient que ses spatules : « Gérer l'entre deux manches, ce n'est pas facile. Mais je commence à y voir plus clair. C'est vraiment dans la tête, parce que le ski est là », a-t-elle réagi.

Par deux fois déjà, à Courchevel et à Semmering, « Nasta Rocket » s’est élancée dans les trois dernières skieuses après une première manche en mode fusée. « Il lui manque encore un peu de métier mais son ski s'installe. Et sa progression passe par ces étapes essentielles », analyse Antony Séchaud, le responsable du groupe technique féminin tricolore. « Nasta Rocket » a le temps. Gagner, elle ne l’a plus fait depuis son titre de championne de France junior en 2006, mais l’avenir lui appartient : « Elle progresse lentement mais sûrement. Je préfère ça à un coup d'éclat suivi d'une longue période de gestation », poursuit Jean-Philippe Vuillet, directeur des équipes de France féminines.

« Nasta Rocket » rêve du globe

Son père, ex-membre de l’équipe de France de water-polo, lui a donné le goût de l’effort. Mais elle se forge seule un moral de future vainqueur : « Il y a cette magnifique couronne de cristal à aller chercher (couronne offerte à chaque slalomeuse victorieuse à Zagreb) », ose l’ambitieuse. « Mais il y a encore une petite marge entre le ski de « Nasta » et celui des deux cadors Schild et Riesch », tempère Séchaud. Ce soir à Zagreb (1re manche à 15h, la 2e à 18h), elle pourrait bien grimper enfin sur cette fichue boite : « A chaque fois il y a une ambiance de folie ici. Et cette année en plus, c'est en nocturne », se réjouit-elle avant de confirmer ses envies de podium : « C'est avec une bonne confiance que j'arrive maintenant sur les courses et je me dis ça passera sur une course cet hiver. » Le plus tôt sera le mieux.

Silvère Beau avec Jérôme Sillon