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Val d’Isère met les bouchées doubles

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La station savoyarde accueille la Coupe du monde de ski ce week-end. Privés de l’évènement la saison dernière par manque de neige, les organisateurs ne ménagent pas leur peine. D’autant que les mesures de sécurité sont devenues draconiennes.

Le grand Cirque blanc – la Coupe du monde de ski alpin – débarque en France ce week-end. Et plus exactement à Val d’Isère pour le 57e Critérium de la première neige. Les skieurs – avant les femmes la semaine prochaine – vont dévaler la Face de Bellevarde à l’occasion d’un géant et d’un slalom. Bellevarde, face des Jeux de 1992 et des Mondiaux de 2009, l’une des plus délicates à équiper du circuit. Pour les filles ce sera la piste de la Daille, dite Oreiller-Killy ou « OK ». Alors là-haut sur la montagne en Savoie, on s’affaire depuis longtemps.

En ces dernières heures, les hélicoptères tournent dans le ciel à tel point qu’on entend plus le bruit incessant des canons à neige. Mais pas seulement. Tout le service des pistes aussi. Une centaine d’hommes pour parfaire les finitions. Car si on a besoin des techniques modernes, la main de l’homme reste indispensable… « C’est important, c’est un sport outdoor dans un environnement de haute montagne, il y a des endroits inaccessible aux machines, explique Emmanuel Couder, le directeur du Club des Sports de Val d’Isère. Les matelas on va les gonfler et les placer à main d’homme, et il y a la pelle et le lissage pour finir. Tout ça n’est pas mécanique. Pourvu que ça dure ! » Au total, les deux week-ends mobilisent 800 personnes pour un budget total de 2M€.

« La sécurité a été multipliée par dix en 10 ans (un organisateur) »

Préparer une piste pour voir dévaler des skieurs à plus de 100 km/h, devient aussi compliqué car les mesures de sécurité ne cessent de se durcir. Cet été, les organisateurs ont mis en place les filets les plus exposés car plus faciles d’accès à la belle saison par les chemins. Cet automne, quand en scrutant les bulletins météo, les responsables ont lancé à partir du mois d’octobre la fabrication de la neige de culture pour préparer la première couche -la plus importante- avant l’attente, fébrile, du sésame de la Fédération internationale de ski. C’était jeudi dernier, la FIS a donné son feu vert car l’or blanc est bien là.

« On a eu notre permis de travailler », reprend Couder. On en a été privé l’an dernier, c’est un retour à la normale pour une station comme la nôtre. Ça soulage. » Du coup, les hélicoptères multiplient les déposes de matériel lourds dans les zones dangereuses, là où ensuite, les quelques 80 pisteurs-secouristes viennent installer 5 km de filet de sécurité au bord de pistes. Une œuvre de haute voltige parfois. « Sur dix ans, la sécurité a été multipliée par dix. En 2006, on mettait 6 matelas sur la piste des femmes, aujourd’hui on en met 32. C’est un réel problème parce qu’on ne sait pas où ça va s’arrêter », fait remarquer Stéphane Dalloz, responsable de la sécurité sur Val d’Isère. A partir de vendredi 10 heures, l’heure du lissage de la piste sera venue pour une centaine de moniteurs skis au pied.

Louis Chenaille (avec E.J. à Val d’Isère)