Val d’Isère : Pinturault, la gagne de père en fils

Alexis Pinturault au géant de Beaver Creek, le 2 décembre - -
L’étoile montante du ski français reprend sa marche en avant pour gravir à nouveau les sommets. Samedi à Val d’Isère, Alexis Pinturault (21 ans) va tenter, pour sa deuxième sortie après son retour de blessure (cheville), de faire mieux qu’à Levi (23e), en Finlande. « Le but, c'est d'aller chercher des points précieux pour améliorer mon classement et pouvoir partir ensuite dans les quinze meilleurs mondiaux. » La saison dernière, pour son arrivée chez les seniors, le fils de Claude et de Hege, sa maman norvégienne, a fini 10e du classement général de la Coupe du monde. Une saison 2011/2012 conclue par cinq podiums. D’aucuns s’en contenteraient. Le gars de Moûtiers (Savoie) pas.
« Deuxième, c’est être premier des derniers. » Cette phrase, le jeune homme l’entend depuis qu’il a mis les pieds sur skis à Courchevel, à 2 ans, sur la piste qui démarre de l’hôtel paternel, L’Annapurna. Une phrase puisée dans l’ADN de la famille, que le père ne cesse de marteler en prenant exemple sur la tradition de Kitzbühel où seul le nom du vainqueur reste gravé sur les remontées mécaniques… Une marque de fabrique façonnée par des petits matches de foot à 1 contre 1, l’été en Norvège dans le pays de maman. C’est là que Claude pique l’orgueil d’Alexis. « Tous les soirs, on faisait notre match, raconte le gamin, j’ai perdu un sacré nombre de fois, mais j’avais l’ambition à chaque fois de le battre. Je prenais ma rouste, mais le lendemain, je la redemandais parce que je pensais que j’allais y arriver. Ça n’est pas arrivé beaucoup à cet âge-là… »
Claude Pinturault : « A une époque, je l’ai un peu secoué »
Depuis, Alexis est devenu champion du monde junior de géant, à Chamonix. C’était en 2009, trois ans après avoir délaissé le foot pour les pistes. Un résultat qu’il doit toujours à son père, jamais loin de sa progéniture. « A une époque, je l’ai un peu secoué, raconte Claude. Au foot (Alexis jouait libero, ndlr), je lui disais d’aller aider ses avants. Aux Mondiaux, il a lâché psychologiquement après avoir fait une faute. J’ai été un peu dur avec lui. » Le fiston est reconnaissant.
Aux côtés de Jean-Baptiste Grange (28 ans) et Julien Lizeroux (33 ans), Alexis véhicule cette envie de vaincre qui force l’admiration du staff de l’équipe de France qui a conscience de tenir en son sein un joyau du ski alpin tricolore. « Il y a uniquement le podium qui compte et puis, outre le podium, il y a même que la victoire qui compte, affirme le skieur. Pour cela, il faut s’en donner les moyens, et y aller à fond à chaque fois. » Samedi, en bas de la Face de Bellevarde, Claude aura l’œil sur son garçon. Regard sans concession, comme toujours.