Wanted : flocons dans les Alpes

La station de Val d'Isère en manque de neige - DR
Il suffit de regarder les photos. Ou de jeter un œil aux webcams de Tignes, de l’autre côté de l’Espace Killy. On a beau chercher, peu de traces de l’habituel manteau blanc du côté de Val d’Isère. De la neige, certes, mais pas assez. Et nettement. A sa place, les longues bandes de terre continuent de faire de la résistance. Si les vacances scolaires de Noël ne sont pas encore en danger, l’actuel manque de neige dans les Alpes entraîne une première conséquence fâcheuse : de sérieuses menaces sur la tenue des manches de Coupes du monde organisées dans trois stations françaises mi-décembre, Val d’Isère (ski alpin hommes), Courchevel (ski alpin femmes) et Val Thorens (skicross).
Attendus le week-end dernier, les flocons se font encore désirer sur les cimes hexagonales. Alors on tente la solution canons. La production de neige de culture pour pouvoir accueillir le grand cirque blanc. A Val d’Isère, il en faudrait au moins 25 000 m3 (et plus sûrement 30 000) pour permettre à un géant et un slalom de s’ébrouer comme prévu sur la face olympique de Bellevarde. Problème ? Il ne fait pas assez froid ! La nuit, le thermomètre oscille autour de 0 degré quand il faudrait du -8 à -10°. Mission impossible ? En Savoie, on veut pourtant encore y croire. « L’idéal, c’est du -10° pour que les canons produisent de manière optimale, explique Vincent Jay, directeur du club des sports de Val d’Isère. Grâce à nos nouvelles infrastructures de neige de culture, on pourra produire des quantités de neige suffisantes pour assurer le Critérium de la première neige dès qu’on aura cette petite vague de froid. C’est un gros challenge mais il y a toute la force de frappe de Val d’Isère derrière. Tous les services sont mobilisés, tout le monde travaille à fond et se donne corps et âme jours et nuits. »
« On continue de tout installer comme si… »
Avec un « snow control » de la FIS (Fédération internationale de ski) prévu ce jeudi, mais que Val d’Isère espère faire repousser à samedi, la baisse des températures prévue jeudi-vendredi pourrait s’avérer décisive. Et si la raison pousse au pessimisme, les locaux préfèrent garder espoir. « On continue de tout installer comme si le Critérium devait avoir lieu, précise pourtant Jay. On y croit et on est à fond jusqu’au bout. Il nous manque juste un petit coup de froid et de neige, un petit retour d’Est qui nous ferait le plus grand bien. On croise les doigts. » En cas d’annulation, il se murmure que la FIS étudierait déjà un plan B : les deux géants hommes (Val d’Isère) et femmes (Courchevel) pourraient avoir lieu à Are, en Suède.
Actuellement en Amérique du Nord, skieurs et skieuses bifurqueraient alors vers le nord de l’Europe plutôt que vers les Alpes savoyardes. Comprise également, la Coupe du monde de skicross de Val Thorens (avec les médaillés du triplé olympique tricolore de Sotchi) passera sous le scanner du « snow control » de la FIS ce mercredi. 50 000 m3 de neige de culture, à créer avec 25 000 m3 d’eau, y sont nécessaires. Il faudrait pour cela des températures autour de -10° sur cinq jours. Avec actuellement un thermomètre plutôt autour de -1°, on en est très loin. Ce qui n’empêchera pas les voitures du Trophée Andros de rouler dans la station ce week-end. Si celui du 12-13-14 décembre se profile donc en pointillés, les épreuves femmes de fin de mois (20-21) de Val d’Isère ont un peu plus de délais. Mais pas trop non plus : le « snow control » est prévu dimanche 7.