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Sotchi, entre bazar et fierté

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A moins d’un an du début des Jeux Olympiques de Sotchi, RMC Sport est en Russie cette semaine pour effectuer un état des lieux. Malgré le chantier gigantesque dans lequel s’est lancé le pays, les habitants en sont persuadés : ils seront prêts.

A Sotchi, les anneaux olympiques trônent en bonne place. Sur le parking de l’aéroport, juste en face de la sortie, ils rappellent aux touristes que c’est bien dans cette station balnéaire que se disputeront les XXIIe Jeux Olympiques d’hiver en février prochain (du 7 au 23). Il faudrait pourtant faire preuve d’une sacrée mauvaise volonté pour ignorer la tenue de l’évènement. Tout est là pour le rappeler aux amnésiques : des pancartes dans la ville, des affiches à la gloire des différentes disciplines, des panneaux publicitaires qui fleurissent à chaque poteau électrique. Et surtout, le joyeux « bordel » ambiant en ville…

« Nous sommes toujours prêts à l’heure » rassure Galina Romanova. Sa mission en tant que recteur de l’Université de Sotchi : assurer la formation de 2500 cadres volontaires dans l’hôtellerie et la restauration, prêts à accueillir les touristes et athlètes du monde entier. Pas une mince affaire au regard du parc hôtelier, toujours en construction, et alors que certains patrons de bar et restaurants peinent à fidéliser du personnel qualifié. Il n’est d’ailleurs pas utile de se donner trop la peine de chercher les touristes. Que ce soit dans la ville, ou un peu plus haut, dans la station de Krasnaya Polyana, ils se font discrets. D’abord parce que la neige n’est pas au rendez-vous cette année. De mémoires de locaux, on n’avait ainsi pas vu un hiver aussi doux depuis de nombreuses années.

« Une chance pour notre héritage »

Mais c’est surtout parce que les touristes sont remplacés par des ouvriers venus de toute la Russie, mais également de pays voisins, qui s’affairent jour et nuit pour ériger les hôtels, et qui sont logés dans des préfabriqués montés sur le bord des routes. De quoi offrir un spectacle nocturne étonnant : une station de ski qui vit à travers le ballet incessant des camions-bennes qui effectuent, sans discontinuer et sous un nuage étonnant de poussière, la quarantaine de kilomètres qui séparent Krasnaya Polyana d’Adler, juste en bas de la vallée. Un manège qui n’est pas sans conséquence pour le trafic local. « C’est difficile car il y a les bouchons, mais je crois que dans un an, tout se passera très bien », tempère Elena, traductrice à l’Université.

Toujours est-il que les travaux feraient presque passer le périphérique parisien pour une artère tranquille de campagne... On ne parle même pas des routes, toujours en construction et qui se terminent pour certaines d’entre elles par un… demi-tour. Malgré le désordre, rien n’efface l’optimisme et la confiance des Russes. « Ils ne savent que travailler dans l’urgence », nous confiait ainsi une expatriée française. Fier d’avoir pu obtenir cette organisation, le pays n’a en effet pas l’intention de rater « ses » Jeux. Et tant pis si certains s’élèvent contre les conséquences écologiques et financières. « C’est avant tout une chance pour notre héritage, glisse Galina Romanova. D’ailleurs, à Pékin et Londres également, il y avait de l’opposition… »

Pierrick Taisne à Sotchi