Boxe: Andy Ruiz Jr, le Rocky de la frontière

On appelle ça l’inversion des rôles. Quelques jours après avoir détrôné Anthony Joshua à la surprise générale (mais pas la sienne) en juin dernier, Andy Ruiz Jr vient raconter son fabuleux destin sur le plateau du Jimmy Kimmel Live ! sur la chaîne américaine ABC. L’émission reçoit également plusieurs stars du film X-Men: Dark Phoenix. Qui font la queue en coulisses pour serrer la main du nouveau champion WBA Super, IBF et WBO des poids lourds et parler avec! "Personne ne savait qui il était deux jours avant, savoure Lisa Miler, agent dans la boxe qui l’avait accompagné pour ce show. On a vu une star se faire en un soir!" Il avait beau être persuadé à raison d’avoir le style pour faire chuter le Britannique, l’intéressé lui-même ne semblait pas prêt à passer si vite de l’ombre à la lumière.
Comme pour se persuader
Au lendemain de sa victoire par TKO au Madison Square Garden, premier sacre mondial pour un combattant mexicain ou d'origine mexicaine chez les lourds, il a tout de suite repris l’avion avec sa famille sans penser à maximiser son succès en faisant la tournée des médias new-yorkais ou en rencontrant des gens pour le business. Direction la maison de son chef Alonso Peres pour regarder le combat, revu plus d’une dizaine de fois depuis. Premier visionnage à l’issue duquel il lâche à son ami: "Mec, je me pince pour y croire. Comment est-ce que j'ai fait ça?" On rassure Andy: on s’est tous pincé. A l’heure des réseaux sociaux rois, où chacun peut vivre son quart d’heure de gloire, des inconnus débarquent dans nos vies sans prévenir. Mais pas comme ça. Pas si haut si vite. Champion du monde des lourds, la catégorie reine, et unifié avec ça. Andres Ponce Ruiz, son nom complet, le répétait encore et encore sur tous les plateaux télé après son triomphe comme pour se persuader de la réalité du truc. Avec gravé sur son visage le sourire permanent de celui qui a palpé son rêve.
Stallone pour un parallèle
Il suffisait de le voir sautiller comme un gamin après la décision de l’arbitre d’arrêter "AJ" pour comprendre le niveau de dinguerie. Andy Ruiz Jr n’est pas seulement une surprise. Il est "le champion du peuple", dixit son coach Manny Robles, l’inspiration de tous ceux à qui on ne promettait rien et à qui on n’a rien offert mais qui donnent tout pour renverser les pronostics. Un champion au ventre bedonnant à l’époque des lourds façonnés façon dieux grecs à la Joshua qui rappelle que les défauts ne sont pas des barrières. "C'est plus facile pour les gens de s'identifier à quelqu'un comme Andy Ruiz, poursuit son entraîneur au micro de RMC Sport. Il nous dit qu'on n'a pas besoin d'être parfait pour être un champion du monde."

Il y a du Rocky, fils d'immigrés italiens qui réussit l'impossible, dans son histoire. Son père l'appelle d'ailleurs le "Rocky mexicain". Pas étonnant, donc, que le diffuseur américain DAZN ait consacré avant le "rematch" de ce samedi en Arabie saoudite un documentaire à sa victoire titré One Night et produit par un certain Sylvester Stallone. Un documentaire diffusé ce vendredi soir sur RMC Sport 1. Dans lequel Mike Tyson, ancien champion des lourds qui avait subi une des plus grandes surprises de l’histoire du noble art avec sa défaite contre James Buster Douglas en 1990, résume l’histoire du garçon de quelques mots qui disent tout: "Surmonter l’adversité". Quand on finit ce film, on en vient tout de même à se dire que la chose diffuse encore l’idée d’une anomalie d’un soir qu’il faudra corriger. Un champion de passage, qui ne devait pas être là et ne va pas y rester. De nombreux médias utilisent le mot "revanche", comme si la victoire de Joshua était écrite d’avance. Le Britannique garde aussi la faveur des pronostics des bookmakers.
"Je suis un Américain et je suis un Mexicain"
"The Destroyer" (son surnom) a les ceintures, il les a gagnées sans discussion, et avec tout sauf un coup de chance si on regarde bien le combat, mais c’est comme si on n’y croyait toujours pas. C’est l’histoire de sa vie. Andy Ruiz Jr, qui quand il parle de lui dit "je suis un Américain et je suis un Mexicain", a un tatouage "fabriqué au Mexique" à l'intérieur de son biceps droit (écrit en espagnol bien sûr) et semble aussi à l’aise à écouter du rap US ou de la musique traditionnelle mexicaine, est né à Imperial, dans le sud de la Californie, où ses parents avaient émigré dans leur jeunesse avant de multiplier les tâches destinées aux travailleurs immigrés puis de voir le papa, David ou Andy Ruiz Sr, se fixer dans le bâtiment et la maçonnerie. Une ville aride et poussiéreuse de 19.000 âmes dans le sud désertique de la Californie, avec son architecture plate typique de la région, ses murs beiges, ses pelouses grillées par le soleil, composée à 85% de citoyens mexicains et avec un quart de ses résidents sous le seuil de pauvreté. Le tout à 30 minutes de Mexicali, de l’autre côté de la frontière avec le Mexique, où est né son père et où son grand-père possédait une salle de boxe où s’entraînait notamment le légendaire Jorge "El Maromero" Paez.
Enfance turbulente
Cette ville "où tout le monde connaît tout le monde", dixit le champion du monde, possède tous les pièges d’une telle frontière: à égale distance ou presque de Los Angeles et Phoenix (Arizona), elle sert de carrefour à des trafiquants de drogue ou d'êtres humains sur la route des grandes villes. La criminalité n’y est pas la plus haute des Etats-Unis, loin de là, mais une vie monotone et sans grand avenir peut vite mener aux ennuis. "C'est difficile de s'en sortir ici, confirme le boxeur à RMC Sport. Beaucoup de personnes y restent coincées." Elevé dans une famille pieuse, Andy Ruiz Jr connaît une enfance qu'il décrit "ni riche ni pauvre". Mais l’enfant est turbulent, agité, bagarreur. Alors son père décide de le canaliser via le noble art qui "coule dans le sang" de la famille. "Andy avait cinq ans quand je l'ai emmené dans une salle de boxe pour la première fois, raconte le paternel. Et j'ai vu qu'il avait vraiment un potentiel pour boxer. Un jour, il a commencé à mettre les gants avec les autres jeunes enfants. Tout le monde est venu me voir et m'a dit: 'Il a une de ces vitesses de mains!' Et quand il a eu sept ans, il a commencé une carrière de boxeur amateur, à San Diego en Californie."
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Ce qui ne l’empêche pas de continuer à jouer les fortes têtes. "Quand j'étais petit, j'étais un enfant terrible. Je n'en avais rien à faire des autres, je me moquais de tout. Mon père me cherchait partout tout le temps. Il venait chez mes amis et demandait où j'étais, frappait à la porte et hurlait qu'il fallait que j'aille à l'entraînement. Il était toujours sur mon dos et je pense que s'il n'avait pas été derrière moi, je ne serais pas là où j’en suis." Le père l’entraîne jusqu'à ses quatorze ans, déjà conscient d’une folle vitesse de mains qu’il aide à renforcer. A l’adolescence, quelques séances se feront au Sparta Boxing, à Imperial, la salle de l’ancien taulard George Munoz et de l’entraîneur des flics de la ville Fernando Larra, où il est la principale source d’inspiration pour les gamins aujourd’hui. Mais l’entraînement se fait surtout à Mexicali, où son père n’hésite pas à se rendre malgré les longues attentes à la frontière pour confronter le gamin à ses origines. Entraînements à la dure et piqûres de réalité.
"La boxe m'a sorti de la rue"
Mais l’ado moqué (et même plus que ça) pour son physique reste rebelle et aime flirter avec l’interdit. Il finit viré de son lycée pour s’être battu. "Je traînais avec les mauvaises personnes, à faire des choses qu'on ne doit pas faire, confie-t-il à ESPN. Des trucs de gang. La boxe m'a apporté la discipline et m'a sorti de la rue et de ses coins. Elle a changé ma vie et m'a tiré loin du mauvais potentiel que j'avais." "Je pense que son passé l'a aidé à atteindre ce qu'il est aujourd'hui, à devenir le genre de personne qu'il est, car il a grandi dans un quartier difficile où tu dois apprendre à te battre, il n'y a pas d'autre solution", pointe son entraîneur Manny Robles. Andy Sr ne veut pas le voir traîner dans la rue maintenant qu’il ne va plus à l’école alors il le met pour de bon au boulot, dans l’entreprise familiale, business de rachat et rénovation de logements pour les revendre tourné vers la communauté mexicaine immigrée. Mais taper au marteau sur des gros clous et porter des sacs de béton en parallèle de sa carrière amateur (100-5) n’est pas du genre à le passionner. Son esprit divague souvent, tourné vers les rings. "On s'engueulait tout le temps avec mon père car je ne pensais qu'à la boxe", confirme Andy dans un portrait sur le site de PBC.
Holyfield impressionné à... dix-neuf ans
Il rate la qualification pour l’équipe mexicaine olympique – éligible car ses deux parents sont nés au Mexique – en vue des Jeux de Pékin en 2008 et quitte les rings plus de six mois. Mais les discussions avec son père finissent par virer à l’ultimatum: le travail ou la boxe, il faut opter pour un et le faire sérieusement. Le choix est vite fait. Ce sera le noble art. Débuts professionnels en septembre 2009. Une époque où il va notamment mettre les gants avec Evander Holyfield, ancien champion du monde unifié des lourds-légers et des lourds. "J’avais quarante-six ans, il en avait dix-neuf ans, et je n’arrivais pas à croire qu’un mec de cet âge-là soit si bon et si agressif qu’il arrivait à me chasser sur le ring, se souvient la légende pour World Boxing News. Sa confiance en lui était incroyable." Les bases sont déjà là. Elles vont grandir au fil du temps. Passé entre les mains de différents coaches de renom, Freddie Roach (Manny Pacquiao) et Abel Sanchez (Gennady Golovkin), avant de se poser avec Manny Robles, Andy Ruiz Jr grimpe doucement les classements en enchaînant les victoires.

Pour son trentième combat pro, en décembre 2016, on lui offre une chance mondiale. Il s’agit d’aller détrôner le Néo-Zélandais Joseph Parker, alors champion WBO, une ceinture qu’il abandonnera un peu plus d’un an plus tard à... Anthony Joshua, chez lui à Auckland. Le local emporte les faveurs des juges pour un rien, sa seule défaite en carrière pro, même si beaucoup, dont le principal intéressé, ont vu l’inverse sur le ring. La suite sera moins rose. En contrat avec Bob Arum et Top Rank, le futur champion unifié des lourds est mécontent des bourses et combats qu’on lui propose. Il raconte avoir alors "perdu sa maison" et s’inquiète de la façon dont il va nourrir sa famille, les cinq enfants qu’il a eus avec sa compagne de longue date Julie. La séparation est inéluctable. "Il avait une vision de l'argent qu'il souhaitait que nous n'étions pas prêts à payer, explique le célèbre promoteur à The Ring. Donc nous avons pris cette décision. On a toujours su qu'il était un bon combattant mais je ne pensais pas qu'il appartenait à l'élite. Mais que Dieu le bénisse, il l'a fait."
Message privé sur Insta
"On était alors vraiment tout près de perdre Andy pour la boxe", se souvient Manny Robles, qui entraîne une cinquantaine de boxeurs au Legendz Boxing de Norwalk, pour ESPN. Le combattant finit par se reprendre et rejoint le conseiller Al Haymon et l’écurie Premier Boxing Champions (PBC), qui lui assurent une bourse correcte pour affronter le Russo-Allemand Alexander Dimitrenko en avril dernier. Quelques jours plus tard, l’Américain Jarrell "Big Baby" Miller, qui devait affronter Anthony Joshua au Madison Square Garden pour les débuts du Britannique sur le sol US, est contrôlé positif à plusieurs substances. "AJ" et son promoteur, Eddie Hearn, cherchent un remplaçant. Pas du genre à jouer les malins par presse interposée, Andy Ruiz balance un... message privé sur Instagram au patron de Matchroom et promoteur de Joshua: "Donne-moi cette opportunité, Eddie. Je peux faire mieux que tous les autres challengers que vous avez sous la main. Je suis meilleur, je suis dans le rythme car je viens de combattre. Je veux vraiment faire ça."
300 personnes à une réunion de famille
Il poste aussi un faux poster d’une affiche d’un combat entre les deux pour appuyer sa demande. Hearn observe des vidéos de lui, dont celle contre Parker, et consulte des gens qui le connaissent bien puis décide de lui donner sa chance. "Il savait que je pouvais faire de meilleurs chiffres en audience que les autres car je suis mexicain", sourit Andy Ruiz pour le Los Angeles Times. Il ne savait juste pas qu’il allait tomber sur un os. "Il n'a pas autant de muscles qu'un Joshua, mais il a la technique, la vitesse, la flexibilité, le punch, la puissance, énumère son coach. C'est un combattant complet. Et il n'a pas peur. C'est la chose la plus importante car tu ne peux pas l'apprendre. C'est probablement son plus gros atout: son coeur." La suite appartient à l’histoire.
Les moqueries des observateurs avant le combat, l’enchaînement uppercut-crochet gauche qui l’envoie à terre pour la première fois de sa carrière pro à la troisième reprise, son regard hébété une fois au sol façon de dire "non mais ça ne va pas se passer comme ça", la folie derrière quand il se lance à la guerre dans le pur style mexicain et touche Joshua d’un "coup béni des dieux" (dixit la victime) à la tempe droite, le champion quatre fois à terre avant de voir l’arbitre faire le signe de l’arrêt du combat dans la septième reprise, le signe d’un rêve devenu réalité. La gloire médiatique après la victoire, la parade dans les rues d’Imperial sur une Rolls-Royce flambant neuve terminée sur le terrain de foot US du lycée dont il avait été viré et sorti sans diplôme, la rencontre avec le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador qui lui exprimer sa fierté et sa gratitude et le désigne comme "un Mexicain exemplaire" avant de lui serrer la main comme on le ferait à un vieux pote. Sa mère a aussi voulu organiser une petite réunion de famille pour fêter son sacre: 300 personnes se sont pointées, toutes à vouloir des photos, à dire qu'ils avaient vu le truc venir, à l'appeler "champion".
Les restes du passé
Sa vie ne sera plus jamais la même. Il avait 66.000 abonnés Instagram avant le premier combat contre Joshua, il en compte désormais 1,4 million. Il n’avait jamais touché un million pour un combat, il en aura gagné plus de vingt – et ça reste très loin de ce que son adversaire a touché – en deux apparitions sur le ring face à "AJ", magot qu’il compte notamment utiliser pour investir dans l’entreprise familiale. "Tout a changé pour moi mais aussi pour ma famille et mes enfants. Nous ne galérons plus comme avant. Mais je sais garder les pieds sur terre et rester humble autant que je peux, être là pour les gens." Les restes de son passé sont présents. En interview, il semble guetter la réaction à ses mots comme quelqu'un de particulièrement attentif à comment on le perçoit. Comme quelqu’un trop moqué pour ce qu’il était dans l’enfance et qui a mis du temps à s’accepter tel qu’il l’était (c’est lui qui le dit), à l’image de sa façon de faire du trash-talking mais toujours avec cette pointe de respect de l'invité de dernière minute qui ne se sent pas encore tout à fait à l’aise au bal.
"Il doit y avoir un film"
Ces restes alimentent aussi sa nouvelle vie. Premier achat avec la bourse du premier rendez-vous contre Joshua, pour lequel sa famille avait gagné 10.000 dollars en pariant sur lui? Une Buick Enclave rouge sombre pour sa mère Felicitas, qui voulait ce modèle depuis cinq ans. Il fallait se rattraper. "J'ai cassé pas mal de ses voitures quand j'étais jeune", lançait-il à des reporters quelques jours après son sacre. Sa mère dit deux, son petit frère Danny en rajoute une qui appartenait au père. Et Andy de conclure tout bas, comme un mauvais souvenir qui remonte: "Les gens pensaient que je n'arriverais à rien". Tim Keown, journaliste pour ESPN, explique la famille a suivi des conseils avisés et "ne veut pas raconter toute l’histoire" de peur de "faire capoter un contrat pour un film ou quelque chose". Sous-entendu pour garder du biscuit inédit. "Il doit y avoir un film, s’enthousiasme le petit frère. Avec tout ce qui s'est passé, il y en aura un, c'est sûr."

Reste à connaître la conclusion du scénario. "J’ai évidemment gagné de nombreux fans avec cette victoire mais il y a encore un tas de gens, des haineux, qui me disent: 'Tu as eu de la chance, c’était un coup chanceux!', pointe-t-il au micro de RMC Sport. Mais ça me motive encore plus pour leur prouver à nouveau qu’ils ont tort. Joshua voudra rester technique. Mais tous les boxeurs ont un plan jusqu’à ce qu’ils soient touchés. Nous verrons qui est le champion." Certains voient celui à qui on parle encore et encore de Snickers – il faut dire qu’il en a beaucoup rajouté dans l’espoir d’avoir un contrat pub – alors qu’il a arrêté d’en consommer pour tenter de perdre du poids (ce qui n'a pas marché vu la pesée où il s'affiche à près de sept kilos de plus qu'en juin dernier) comme un feu de paille qui va vite s’éteindre et qui a juste fait dérailler pour un temps le choc tant attendu entre "AJ" et Wilder ou Fury. D’autres pensent qu’il va encore battre Joshua car il est son croque-mitaine et s’installer au sommet de la catégorie pour longtemps. C’est Rocky, on l’a dit, mais est-ce que ce sera le début du troisième opus?
A-t-il perdu le feu?
Il répète se motiver en se disant que son adversaire est "là pour enlever les Cheerios de la bouche de (s)es enfants", ce à quoi le grand public peut aussi s’identifier, mais a-t-il perdu le feu en devenant champion du monde? Celui qui avait parfaitement préparé son plan tactique pour le premier combat répète que seul "AJ" est sous pression en Arabie saoudite car il a "déjà réalisé (s)on rêve". On a presque l’impression que ça ne le dérangerait pas de s’arrêter là, champion du monde sur le C.V. et avenir familial assuré. La rumeur, confirmée par les équipes RMC Sport quand elles sont venues le rencontrer à Imperial, dit qu’il ne s’entraîne plus ou beaucoup moins qu’avant. "Ses six derniers mois ont dû être chaotiques dont il sera intéressant de voir comment il réagit à cela, estime Jay Deas, coach et manager du champion WBC Deontay Wilder, pour Sky Sports. Il est désormais riche, il a de nouveaux amis qui apparaissent pour lui dire combien il est grand et il peut finir par croire qu’il est la plus importante personne de la planète. Aura-t-il toujours faim? Est-ce qu’il a toujours envie? Est-ce qu’il a déjà atteint son pic?"
"And still" les yeux dans les yeux
"Votre vie change d'un coup donc bien évidemment que ça peut perturber, rappelle Brahim Asloum, ancien champion olympique et champion du monde. Que ça te monte à la tête, c'est un peu normal. Mais il faut savoir redescendre le plus vite possible. Est-ce que c'est le cas? Personne ne le sait à part lui et l'histoire le dira. Il connaît la recette de la réussite. Ça passe par du travail." Il a gagné en confiance avec son sacre, on peut le voir dans sa façon de dire face à Joshua que ce dernier a "abandonné" lors de la première ou avec son "and still" ("et toujours", les premiers mots prononcés quand un champion garde son titre) lancé calmement les yeux dans les yeux du Britannique lors de leur dernière conférence de presse cette semaine, et ça peut lui servir comme lui jouer des tours. Il a déjà annoncé vouloir "être dans la catégorie des Tyson, Holyfield ou Lennox Lewis". Il faudra plus qu’un one shot pour la nouvelle coqueluche de la population immigrée mexicaine aux Etats-Unis. Ce sera bien Rocky III. Andy Ruiz Jr, symbole de ceux qu’on a sous-estimés toute leur vie et qui rabâche combien "poursuivre ses rêves et croire en soi est important car tout est possible dans la vie", doit juste décider si ce sera le début ou la fin du film.