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Boxe: Callum Smith, le dernier obstacle pour Artur Beterbiev avant Dmitry Bivol

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Ancien champion dans la catégorie inférieure, Callum Smith défie le champion WBC-IBF-WBO des mi-lourds Artur Beterbiev ce week-end au Canada (en direct à 2h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport 1) dans le premier gros choc de l’année boxe. Où le Britannique compte déjouer les pronostics et priver la boxe du tant attendu choc d’unification totale de la division entre Beterbiev et Dmitry Bivol.

Il a conscience du challenge devant lui. Mais il compte s’en servir. "Avec ce niveau d’adversaire, tout peut prendre fin en quelques secondes. Je le sais. Mais ça me donne une concentration encore plus grande et ce facteur de peur me pousse à en faire encore plus à l’entraînement." Ancien champion WBA-The Ring des super-moyens, titres abandonnés à un certain Saul "Canelo" Alvarez pour sa seule défaite en carrière, Callum Smith a rendez-vous avec un défi XXL ce samedi soir à Québec (Canada). Face à lui ? Artur Beterbiev, machine à éteindre la lumière avec 19 victoires par KO en autant de combats professionnels, qui remet en jeu ses titre WBC-IBF-WBO des mi-lourds.

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Seul champion du monde à afficher un bilan de 100% de KO, le Russe devenu citoyen canadien démolit adversaire après adversaire derrière une puissance terrifiante magnifiée par une technique trop sous-cotée tant son punch fascine. Pour son troisième combat dans la catégorie, le Britannique (29-1, 21 KO) fait face à la crème de la crème. Mais pas question d’arriver en victime expiatoire. L’outsider vient pour prendre la couronne. Déterminé à faire dérailler le train du choc ultra attendu entre Berterbiev et un autre Russe invaincu, le champion WBA Dmitry Bivol, qui devrait enfin avoir lieu dans quelques mois grâce à l’implication (et surtout les sous) de l’Arabie saoudite. Et à prendre par conséquence la place du premier dans ce wagon.

"Beterbiev un très bon combattant, son bilan parle pour lui, pointe Smith pour ESPN. Mais il n’est pas invincible. Il peut être touché, il peut avoir mal, on l’a déjà vu. Je peux le mettre KO et on a travaillé pour ça. Je ne le regarde pas en me disant que je ne peux pas le faire tomber. La meilleure version de moi peut le battre et je pense que le timing est de mon côté. Je suis face à un gros puncheur mais on ne sait pas s’il commence à sentir le poids de l’âge." Avec un Beterbiev qui fêtera ses 39 ans dans quelques jours et dont l’histoire dans les rings remonte à loin avec une belle carrière amateur avant de passer chez les pros, la question paraît légitime.

On pourrait également poser celle de l’activité. Le champion n’a plus combattu depuis près d’un an et son TKO sur Anthony Yarde fin janvier 2023. Mais c’est encore pire pour Smith: le garçon n’est plus remonté sur un ring depuis le violent KO infligé au quatrième round au Français Mathieu Bauderlique, médaillé de bronze olympique à Rio, en août 2022 sur la carte de la revanche entre Oleksandr Usyk et Anthony Joshua. Un succès qui lui a permis de devenir le challenger obligatoire pour la WBC et d’ouvrir la porte à un combat contre Beterbiev.

Seize mois d’absence. Et seulement six rounds boxés depuis sa défaite face à Canelo en décembre 2020, point final de son aventure en super-moyens, entre Bauderlique et un autre violent KO infligé à Gilbert Castillo Rivera en deux rounds en septembre 2021. "Je voulais être plus actif après Bauderlique mais j’ai dû attendre à cause de problèmes de programmation. Ce n’était pas l’idéal. Mais je suis toujours à la salle, toujours à m’entraîner. J’ai été très actif dans la première moitié de ma carrière, je ne l’ai pas autant été récemment mais j’étais absent pendant 11 mois avant mon dernier combat et ça n’a pas eu l’air de compter. Si vous avez un bon camp de préparation, c’est OK. Je ne suis pas inquiet." Berterbiev et lui ont une excuse.

Leur combat était d’abord prévu en août avant d’être repoussé en raison d’une infection de l’os maxillaire (mâchoire) conséquence d’un passage chez le dentiste qui a obligé le champion à se faire opérer. Cela aura laissé plus de temps à Smith, frère de l’ancien champion WBO des super-welters Liam (qui avait été détrôné par… Canelo), pour se préparer entre sa salle Rotundo de Liverpool et celle de coach Buddy McGirt en Californie, avec qui il a commencé à travailler après son passage en mi-lourds. Une collaboration qui porte ses fruits avec ses deux KO spectaculaires en autant de sorties dans cette catégorie.

"Le changement pour travailler avec Buddy a fait de moi un combattant bien plus heureux. Je performe mieux que jamais, je tape plus fort que jamais. Je m’entraîne aussi aux côtés de boxeurs comme Dillian Whyte, Josh Taylor et mon frère Liam. J’aime ce genre d’environnement, cela sort le meilleur de vous-même car vous apprenez des autres. (…) Canelo a été malin et vous apprenez des choses en l’affrontant. Après ce combat, j’ai fait des changements dans mon camp et développé les domaines dont j’avais besoin. Quand vous êtes champion, vous ne regardez pas trop vos défauts, mais perdre vous fait réfléchir et ça m’a donné plus d’envie et de détermination pour revenir à cette place."

A 33 ans, le vainqueur du tournoi World Boxing Super Series des super-moyens en 2018 devra réaliser le plus gros exploit de sa carrière pour devenir champion du monde dans une deuxième catégorie. Gros puncheur aussi, même si rien ou presque (coucou Naoya Inoue et Deontay Wilder) ne se compare à Berterbiev sur ce plan, Callum Smith a les qualités pour donner du fil à retordre voire mieux au champion. Mais pour repartir du Canada avec une triple dose d’or autour de la taille, priver le monde du noble art du savoureux Beterbiev-Bivol et s'inviter à la fête qui couronnerait le premier champion incontesté de la catégorie dans l'ère à quatre ceintures, il ne faudra pas se faire coucher par l’homme qui couche tout le monde. Bon courage.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport