Boxe: Mossely annonce qu'elle ne pourra pas se présenter aux élections de la fédération française

Après plusieurs semaines de bras de fer et une campagne mouvementée, Estelle Mossely a été définitivement recalée de l'élection à la présidence de la Fédération française de boxe, la justice ayant confirmé jeudi l'invalidation de sa liste. Le juge des référés du tribunal de Bobigny a débouté l'ancienne championne olympique, qui se dit "triste pour (son) sport" mais "accepte bien entendu cette décision". Le président sortant Dominique Nato sera donc le seul candidat à l'élection prévue samedi.
Mossely, 32 ans, conduisait en effet la seule liste d'opposition à celle de Dominique Nato, en poste depuis 2021. Mais la candidature de la championne olympique de Rio a été rejetée mi-novembre par la commission de surveillance des opérations électorales (CSOE) de la FFBoxe au motif qu'une candidate présente sur sa liste avait une licence non-valable. Mossely, qui a poursuivi sa campagne, avait alors engagé un recours auprès du Comité olympique français (CNOSF) pour une conciliation, mais l'instance avait rejeté la requête de la boxeuse début décembre.
"Je suis allée au bout des choses"
Estelle Mossely avait donc décidé de saisir en référé le tribunal judiciaire. "Le juge des référés vient de me débouter de ma demande afin que ma liste soit validée et que je puisse me présenter ce week-end à la présidence de la Fédération française de boxe", a-t-elle annoncé. "J'accepte bien entendu cette décision. Je suis allée au bout des choses et tire les leçons du système dans lequel est plongé notre discipline", a-t-elle ajouté, avant de tacler sévèrement les instances de la boxe.
Elle décrit ainsi son sport comme "gouverné par des pleutres, prêts à tout pour se maintenir en poste car leur simple compétence ne suffirait pas." "Ils ont usé de tous les vices, à l'opposé des valeurs sportives. Sans respect ni pour la femme, ni pour l'athlète. Je suis triste ce soir pour mon sport et surtout pour l'avenir de la Fédération française de Boxe."
"Dictature ou démocratie"
Dans sa décision, que l'AFP a pu consulter, le tribunal a estimé que la décision contestée par Mossely n'était pas "manifestement illicite". Il a toutefois jugé "particulièrement regrettable pour le fonctionnement démocratique de la Fédération" qu'aucun délai n'ait été donné à la boxeuse pour régulariser sa liste.
Face à cette situation, Estelle Mossely a appelé les votants à s'abstenir lors de l'élection de samedi. "Si vous souhaitez voir notre sport évoluer, faites le bon choix. (...) Nous verrons si vous jouerez le jeu de la dictature ou de la démocratie", a-t-elle lancé. Contacté par l'AFP, Dominique Nato a simplement pris acte de cette décision. "Le tribunal a confirmé la décision du CNOSF, il y a des textes, tout est clair, précis, ça s'arrête là", a-t-il déclaré.