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Boxe: "Sans opposition, c’est une dictature", Estelle Mossely poursuit sa campagne à la présidence de la fédération malgré l’invalidation de sa liste

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Estelle Mossely est passée devant le CNOSF lundi après le rejet de sa liste à la présidence de la Fédération française de boxe. L’ex-championne olympique, âgée de 32 ans, espère toujours pouvoir se présenter face à Dominique Nato, la présidence sortante. En attendant, elle dénonce les obstacles mis sur sa route.

Estelle Mossely ne baisse pas les bras. L’ancienne combattante a été entendue lundi par le CNOSF, auprès duquel elle a engagé un recours après l’invalidation de sa liste à la présidence de la Fédération française de boxe (FFB). Sa candidature d’opposition face à Dominique Nato, la présidente sortante, a été rejetée mi-novembre par la Commission de surveillance électorale de la FFB, au motif qu’une personne présente sur sa liste aurait une licence non-valable. Pas de quoi décourager la championne olympique 2016, qui dénonce aujourd’hui les obstacles mis sur sa route.

"Il y a des bâtons dans les roues", a confié Estelle Mossely à RMC Sport lors d’un meeting organisé mardi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). "Je trouve ces méthodes très limites, surtout dans le sport, par rapport à toutes les valeurs qu’elles véhiculent. Ce que je trouve surtout, c’est qu’on s’éloigne du sujet. Le sujet, c’est la boxe. C’est ce qui sera proposé aux boxeurs, aux entraîneurs, aux clubs. Comment on réussira à intégrer les comités dans notre politique, dans notre volonté de faire avancer la discipline. Je pense que ça devrait être les seuls échanges d’une campagne. Sauf qu’on parle de tout, sauf de ça."

"On m’empêche de faire campagne"

"Les gens qui ont envie de changement sont là aussi", a poursuivi la dirigeante de 32 ans. "Depuis plusieurs mois que je me déplace, ceux qui voulaient continuer à mener la politique qui est mise en place sont une minorité. C’est peut-être aussi pour ça qu’on m’empêche de mener campagne, parce qu’on sent la tendance s’inverser. J’ai permis de mettre ça en lumière. C’est peut-être quelque chose qui existait déjà mais les gens ne se prononçaient pas, parce qu’on ne leur permettait pas de s’exprimer."

Estelle Mossely estime que la boxe française a désormais besoin de sang neuf pour continuer à se développer: "On se passe le rôle de la présidence, je ne vais pas dire de génération en génération, mais on trouve toujours les bons arrangements pour qu’il n’y ait pas d’opposition. C’est un peu une nouveauté qu’il y ait de l’opposition. Les gens sont contents et j’espère qu’on va se placer en tant que fédération exemplaire sur cette campagne dans les prochains jours, parce qu’un parti unique, c’est plus synonyme de dictature que de démocratie. Ça, c’est un fait."

Alexandre Jaquin avec Anthony Rech