Boxe: Paris ou Québec? Où aura lieu le choc de feu franco-français Mbilli-Lele Sadjo?

C’est sans doute le plus gros combat franco-français en boxe anglaise depuis Jean-Baptiste Mendy contre Julien Lorcy pour la ceinture WBA des légers en 1999 à Bercy. Et il pourrait ne pas avoir lieu en France. Ordonné par l’IBF comme "final eliminator" (éliminatoire final) pour devenir challenger obligatoire de son champion des super-moyens William Scull, le choc entre Christian Mbilli et Kevin Lele Sadjo semble enfin devoir se matérialiser. Selon Boxing Scene, les promoteurs de chaque camp sont "en pleines négociations" et "près d’un accord" pour monter ce combat attendu depuis quelques temps par les amoureux tricolores du noble art.
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Camille Estephan, patron de Eye Of The Tiger Management à Montréal et promoteur canadien de Mbilli, espère pouvoir l’organiser au Québec – ancien camp de base du boxeur canado-français aujourd’hui installé à Dubaï – et plus précisément au Videotron Centre de la ville de Québec, pour lequel il a déjà "bloqué des dates de fin mars à début mai". Yohan Zaoui, patron de Y12 Boxing et promoteur de Lele Sadjo, préférerait pour sa part l’organiser à l’Accor Arena (ex-Bercy) de Paris et vise les dates des 19 ou 26 avril ou du 3 mai. "Nous sommes confiants dans le fait que la salle sera pleine", imagine-t-il déjà. "Peu importe la ville, il y aura beaucoup de public pour ce combat, affirme Estephan. On verra bien où il sera fait."
Un accord à trouver avant le 16 janvier
Les deux parties ont jusqu’au 16 janvier pour trouver un accord, date d’abord prévue au 2 janvier mais repoussée de deux semaines en raison de la période des fêtes, avant de voir le combat partir dans une enchère de bourses. En parallèle, le clan Mbilli espère aussi toujours pouvoir décrocher la place le challenger de la superstar mexicaine Saul "Canelo" Alvarez – qui détient toujours les ceintures WBC, WBA, WBO et The Ring de la catégorie – pour son combat annuel de début mai, ce qui serait légitime vu sa place de numéro 1 dans les classements WBC et WBA. Seule certitude: s'il se fait ce choc qui ne serait pas une première entre les deux boxeurs nés au Cameroun et qui ont grandi en France – Mbilli avait battu Lele Sadjo aux points en décembre 2016 pour le dernier combat amateur du premier avant de passer chez les pros – promet des étincelles.
Les deux sont invaincus, 28-0 pour Mbilli, 24-0 pour Lele Sadjo, et avec un gros ratio de KO, 23 pour Mbilli, 21 pour Lele Sadjo. Avec pour les deux une approche du ring similaire, portée sur l’agressivité. "Mbilli est le meilleur combattant français toutes catégories confondues et Lele Sadjo est un excellent combattant, rappelle Estephan. Ce sont deux excellents showmans qui mettent le feu dans le ring. Ça promet une guerre. La chose intéressante est la similarité de leur style de boxe. Ils sont tous les deux offensifs, agressifs et envoient beaucoup de coups. C’est un de ces combats où les fans vont vraiment être impatients de voir ce qui va se passer." "Ce combat est fou", résume Zaoui.
Mbilli a le plus à perdre
Avec une IBF qui est sans doute la fédération qui respecte le plus ses règles parmi les quatre majeures de la boxe, le vainqueur sera assuré de pouvoir défier Scull pour la ceinture, récupérée par le Cubain basé en Allemagne en battant Vladimir Shishkin en octobre (un combat horrible et terminé sur une décision controversée qui a poussé l’IBF à ordonner une revanche dont on ne connaît pas encore la date) après avoir été abandonné par Canelo en raison de son refus de la défendre contre Scull. Une belle occasion pour la boxe en France de retrouver un champion du monde, dont elle est privée depuis la victoire de Gilberto Ramirez sur Arsen Goulamirian pour la ceinture WBA des lourds-légers en mars dernier.
Mbilli, désormais lié au puissant promoteur américain Top Rank, bien placé dans les quatre fédérations majeures (n°1 WBC et WBA, n°2 WBO, n°3 IBF) et qui reste sur la plus belle victoire de sa carrière avec sa décision unanime sur Sergiy Derevyanchenko en août à Québec, sera celui qui aura le plus à perdre face à un Lele Sadjo (n°6 WBO et IBF, n°7 WBC) qui peut s’ouvrir les portes du grand-monde en cas de succès. Pour rappel, la WBC avait également une autre demi-finale mondiale pour Mbilli contre Jaime Munguia avant la défaite surprise du Mexicain contre le Français Bruno Surace mi-décembre.