Mormeck n’a pas fait le poids

Jean-Marc Mormeck - -
En pénétrant sur le ring devant les 50 000 spectateurs de l’Esprit Arena de Düsseldorf, Jean-Marc Mormeck avait déjà gagné une partie de son combat. Celui d’être le troisième Français à disputer un championnat du monde des lourds, après Georges Carpentier en 1921 et Lucien Rodriguez en 1983. Pour le reste, ce n’était presque que du « bonus ». Un défi à sa hauteur, mais qui n’aura duré que quatre rounds, tant l’Ukrainien lui était supérieur. Car devant « J2M » se dressait un monstre nommé Wladimir Klitschko. Un colosse d’1,98m et 111kg. Soit 17cm et 13kg de plus que le tricolore. Un gouffre quasiment impossible à combler. Sauf que Mormeck a cru jusqu’au bout en son étoile. En un destin qui l’a vu passer en une quinzaine d’années des poids moyens à la catégorie reine des lourds.
Cette chance, le natif de Pointe-à-Pitre se devait de la jouer à fond. Quitte à prendre tous les risques et à s’exposer aux coups de son adversaire ukrainien, doté d’une allonge d’albatros (2,06m). Mais la marche était décidément trop haute. Malgré le bruyant soutien du clan français, Klitschko a pris les commandes dès la cloche, tenant à distance son adversaire avec son bras gauche. Incapable de lancer la moindre attaque, le challenger s’est rapidement essoufflé. Sur un premier enchaînement droite-gauche, le Français s’est retrouvé à terre à la moitié du deuxième round. Après une nouvelle fois goûté au tapis dans la troisième reprise, « J2M » a dit adieu à son rêve après dix minutes de combat. Sur un nouvel enchaînement droite-gauche de Klitschko, Mormeck s’est incliné par arrêt de l’arbitre dans le quatrième round.
Mormeck : « Je ne suis pas KO ! »
Une décision arbitrale que le boxeur de 39 ans a du mal à digérer. « Je ne me plains pas, il frappe fort mais je suis dégoûté car je ne suis pas KO, a-t-il souligné au micro d’Orange Sport. Il n’y a rien pour arrêter le combat. Je ne cherche pas de prétexte, mais sur ce coup-là, je ne suis pas sonné. Je suis assez lucide pour me lever, il me doit me laisser au moins cette chance de voir si je suis cuit. Il y a de la frustration parce que je suis lucide. Il n’y a pas de combat ! »
L’ancien champion WBA-WBC des lourds-légers a en tout cas pu mesurer l’écart qui le sépare encore du « Steelhammer » (le marteau d’acier), qui ajoute une 50e victoire avant la limite en 60 combats (trois défaites). Pour ce qui constituera peut-être son dernier grand défi, Jean-Marc Mormeck n’a pas démérité. Il n’avait simplement pas les armes face à « Kolossal Klitschko ».