UFC: "Ça n’a jamais été fait avant", Gane commente sa trajectoire hors normes

Ciryl comment se déroule votre quotidien à Anaheim (banlieue de Los Angeles) depuis votre arrivée avant le combat ?
On est arrivés en début de semaine dernière. Depuis qu’on est arrivé, on a passé une semaine plutôt sympa avec un entraînement tous les soirs mais on s’est permis de sortir un petit peu, de voir un peu le soleil, de voir un peu le paysage. Ça permet de s’adapter aussi un peu au jet lag (décalage horaire). J’ai été agréablement surpris par l’endroit où on est. C’est très très beau, c’est la première fois. Los Angeles, il y a vraiment de très très beaux endroits. Et j’aime beaucoup la façon dont ils vivent, assez chill.
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Vous avez visité Venice Beach et Santa Monica, c’est ça ?
Je n’ai pas tout tout fait mais Venice Beach c’était le meilleur. J’aime beaucoup la mentalité un peu de chacun est comme il est.
Un état d’esprit qui s’adapte parfaitement à votre mode de vie ?
Oui c’est vrai. Je ne me vois pas forcément y vivre parce qu’on parle d’un truc qui est très grand mais y passer du temps, c’est plutôt agréable.
Vous êtes arrivé 15 jours avant le combat. C’est plutôt dans votre routine ou vous avez cassé tes habitudes ?
On a fait un petit peu plus. A la base on ne devait pas venir aussi tôt sauf qu’on connaît la situation actuelle à Paris avec le Covid donc on avait vraiment peur avec mes filles. La grande va à l’école, la maman va travailler donc quand on est à la maison on ne porte pas de masque. Il y avait vraiment une émergence de tests qui étaient positifs autour de nous. Donc on a pris la décision de partir plus tôt, au début on voulait s’isoler dans un hôtel à Paris mais on s’est dit autant partir plus tôt ici et s’adapter aux horaires. On est parti un peu plus tôt. C’est passé assez vite. C’est vrai que c’est un petit peu long au début. Être loin de la famille, c’est un petit peu long.
C’est la dernière marche avant la ceinture en seulement deux ans et demi à l’UFC. Quand on y pense, c’est complètement fou, non ?
C’est complètement crazy. C’est complétement fou, c’est drôle. C’est ce que je répète à chaque fois, je crois que ça n’a jamais été fait en fait. Et comme moi tout m’amuse je trouve ça assez drôle parce que je l’ai fait de cette manière-là. Pour moi j’ai toujours pris ça au sérieux mais ça a été toujours sur une forme de jeu et sous forme de plaisir. Donc avoir fait face à l’adversité tout en prenant du plaisir et de manière relax et d’arriver à ce niveau-là aussi rapidement, bah ouais c’est assez drôle.
Vous êtes tranquille aussi dans votre quotidien, mais on imagine qu’il y un volume de travail très important derrière tout cela…
Ah oui oui oui. Quand je dis amusement on ne néglige pas l’aspect concentration et quels sont nos objectifs et comment y arriver. Et ça pour le coup Fernand Lopez ; qui est mon head coach et mon manager ; me donne toujours la direction et surtout me dit quoi faire au bon moment. Je le suis aveuglement. Et aujourd’hui on a réussi à faire quelque chose de sympa.
Cela a dû vous aider énormément sur le plan psychologique qui lui y croit depuis le début que vous serez un jour champion UFC ?
Je ne sais pas si j’avais vraiment ça présent en tête. C’était vraiment au jour le jour, étape par étape, combat après combat. C’était vraiment plutôt ça que j’avais dans ma tête. Et on était très concentré à chaque fois sur la prochaine mission. Et très vite prochaine mission après prochaine mission ; on s’est retrouvé là quoi ! Puis après il y aura une prochaine mission. C’est comme ça que je vois les choses. Ce n’est pas comme si je voyais quelque chose qui est très loin, qui est loin puis du coup je vois le temps qui passe pour y arriver. Non ça a été mission après mission et le temps passe plus vite.
Vous n’êtes pas un adepte des joutes verbales interposées. On a l’impression que pour ce combat, c’est Fernand Lopez qui a endossé ce rôle…
Oui, il a plus de background avec Francis donc ça s’y colle mieux. Et il a décidé de prendre ce rôle-là et pour le coup ça ne me dérange absolument pas. Les gens pensent que ça nous déconcentre mais pas du tout. On est concentré sur notre mission, sur nos objectifs. Ça rajoute un peu de piment et de hype à ce combat-là.
Vous lui laissez volontiers ce rôle ?
Oui avec plaisir. Parce qu’avec moi il a toujours voulu que j’entreprenne un rôle plus engagé mais moi je n’ai jamais voulu. J’ai toujours refusé un peu d’avoir un peu cette personnalité de gars qui parle trop. Et j’ai toujours voulu être moi-même. Même mon frangin qui est derrière il me disait : ‘Ce serait bien que tu dises ça quand même’. J’ai dit non les gars je n’ai pas envie. J’ai balancé mon frère, je l’ai balancé (rires).
En revanche, vous aimez bien les semaines avec un combat au bout, l’adrénaline, la pression…
Oui c’est cool. L’adrénaline, la pression, mon job. J’aime mon job tu vois donc la fight week c’est très représentatif de notre boulot. C’est là où le concret ou la partie plaisir commence. Avant c’est l’entraînement, c’est plus d’inconvénients, c’est plus des choses négatives. Même si t’as pas le choix, t’es obligé de passer par là pour y réussir. Mais la fight week c’est la récompense. Donc je suis là avec toute ma team, on est bien. On va jouer au golf, le soir on s’entraîne. Et puis le jour du combat arrive. Et puis à chaque fois on a gagné donc c’était toujours des bons sentiments.
A choisir d’un point de vue psychologique, vous préférez le rôle de chasseur ou de chassé ?
Je préfère le principe d’être chassé. Non de chasseur pardon. De chasseur. Etre outsider plutôt.
Pourquoi ?
Parce que j’aime bien être sous-estimé. Ça a toujours été ça dans ma carrière et j’ai toujours aimé ce statut-là. J’ai toujours apprécié le fait qu’on… En vrai de vrai c’est pas si vrai que ça maintenant, les gens comprennent que j’ai quelques aspects techniques et mentaux qui font que je suis un grand combattant mais j’ai toujours aspiré à être outsider mais c’est en train de changer quand même.
Comment se sont passées les retrouvailles avec Francis Ngannou ?
Je ne l’ai pas croisé. Mes gars l’ont croisé mais je ne l’ai pas croisé. A priori ça ne va pas faire grand-chose.
Vous savez que samedi soir à La Roche-sur-Yon il y a un soirée qui est organisée pour suivre le combat ?
Oui c’est ma sœur qui s’en est chargée. C’est cool, ça fait plaisir. C’est l’occasion pour les gens qui voulaient voir le combat, qui n’ont pas le fight pass ou des choses comme ça. De se réunir, de faire un évènement socialement, c’est cool. Et en même temps ça va leur donner de la force, ça va leur donner de l’émotion. Et j’espère vraiment gagner, ce serait une soirée vraiment réussie je pense.
Si vous êtes champion du monde, la première chose que vous ferez ce sera quoi ?
Rentrer chez moi, faire un bisou à ma femme et mes filles. Et puis danser un peu. Basique après chaque victoire, je vais vous dire la vérité, on n’a jamais fêté mes victoires. Je suis là, j’ai fait le job etc… et quand je rentre, je rentre à la maison. La première chose dont j’ai envie c’est de rentrer voir ma famille. Et je pense que si je gagne demain c’est ce qu’il va se passer. On va voir, on va peut-être faire quelque chose histoire de marquer le coup et si jamais on ne gagne pas quand même. Mais ce n’est pas trop notre truc. Même pour Fernand la pression descend et il a juste envie de dormir et retourner au boulot. Puis moi ça a toujours été : ‘J’ai gagné mais ça ne s’arrête pas là’. Je pense à l’après. Mais c’est bien quand même de fêter, c’est bien de prendre du plaisir. Donc je pense que si je rentre avec la victoire, déjà je pense que je vais être débordé de médias, mais au-delà de ça je pense que je vais essayer de prendre du temps avec ma famille parce que j’ai pas mal enchaîné. La carrière elle est rapide et quand tu es dans des camps (d’entraînement), ça devient très vite contraignant. Donc là essayer de prendre un peu plus de temps avec la famille et les amis puis un petit peu de vacances ce serait pas mal.