UFC Paris 2024: "Je suis un dossier compliqué à prendre", Morgan Charrière veut faire "résonner son nom"

Morgan, c'est votre deuxième combat à l'UFC Paris après celui de l'an dernier. Comment abordez-vous ce rendez-vous qui est forcément toujours particulier pour un combattant français?
Pour moi, c'est différent par rapport à l'année dernière. Je venais de signer à l'UFC, la nouveauté, j'avais fait une grosse année aux Cage Warriors, il y avait beaucoup de pression sur mes épaules pour délivrer une performance au premier combat à l’UFC, pour ne pas se rater. En plus j'étais en main card dans le premier combat donc j'avais quand même beaucoup de poids sur les épaules. Là, je suis beaucoup plus serein. J'ai grandi, je pense que j'ai mûri un peu sur l'année. J'ai l'impression que ça fait trois ans alors que ça ne fait qu’un an. J'ai eu un gros combat en avril dernier donc petit à petit on commence vraiment à trouver nos marques. Je suis vraiment confiant. On est confiant avec mon équipe. On a vraiment bien travaillé, même si j'ai changé d'adversaire il y a quelques semaines. On est super prêt donc ce n’est pas dérangeant que le profil ait changé. J'ai la capacité de m'adapter très vite donc on est content. On est content d'être là déjà.
On se souvient de de ce KO l'an dernier qui avait vraiment électrisé la foule à l'Accor Arena. Il y a une plus grande envie de briller, de marquer les esprits ce soir-là plus que les autres?
A la maison, à Bercy, forcément il y a cette envie de donner au public quelque chose de mémorable et de pouvoir vraiment marquer les esprits dans la cage à Bercy, de réitérer une belle performance. Mais j'essaie aussi de ne pas m'y attacher, de ne pas me focus dessus pour ne pas faire d’erreur, de ne pas vouloir absolument chercher un finish alors qu’il ne se présente pas et de prendre des risques bêtes, de risquer des choses qu'on ne doit pas risquer. Donc c'est un mix des deux. Il y a cette excitation de vraiment vouloir encore donner un finish, de faire le show, mais attention à ne pas faire d’erreurs. Mais maintenant je suis un combattant d'expérience. On sait ce qu'il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire. Je vais être capable de me contenir et si le finish vient, je le prendrai. Et s’il ne vient pas, on essaiera d'avoir une belle masterclass sur trois rounds.
Vous avez subi votre première défaite à l'UFC en avril dernier contre Chepe Mariscal après un combat très serré, qui ne s'est pas joué à grand-chose. Que pensez-vous de l'adversaire qu'on vous a attribué, Gabriel Miranda? C'est un combattant qui était "dans vos pompes" il y a quelques temps mais désormais, c'est à vous de faire le boulot pour passer ce gars-là et se retrouver sur un combat important.
Je ne suis pas du tout focus sur ça. Moi je suis vraiment focus sur moi-même et sur ma performance, sur ce que je dois faire. Le bruit autour ne m’atteint pas et ne me touche pas. La seule chose sur laquelle je suis focus depuis plusieurs mois, c'est m'entraîner pour gagner mon combat de ce week-end. Tout le reste, je n'y pense pas vraiment. Je suis vraiment focus sur ce que j'ai à faire, sur mon game plan, sur le taf qu'on a à faire, sur quoi on est bon, sur quoi on a évolué, qu'est-ce qu'on prend du dernier combat, qu'est-ce qu'on ne prend pas... Et toutes ces choses-là pour moi, c'est que des "si". Et même le classement, "je suis derrière, je suis devant"… Une performance et tout est oublié donc bon... Sur mes deux derniers combats je prend le bonus. Je fais des combats qui plaisent. Je suis encore en main card, mon dernier combat j'étais en "featured bout". Les choses se font toutes seules. Il faut juste que je me présente dans la cage et que je sois le Morgan habituel, que je ne fasse pas d'erreur et tout devrait bien se passer. Je ne me pollue pas l'esprit avec toutes ces questions. Moi, la seule question que j'ai, c'est "comment je vais gagner samedi", c'est tout.
Vous êtes à deux combats à l'UFC, pour deux bonus. Vous avez même été élu combat du mois en avril. Ce samedi soir vers minuit, quel bonus récolterez-vous?
Si je m'écoute, j'en prends deux, carrément! J'espère gagner le combat et après on verra. S'il y a un bonus dedans, ça sera un bonus justement. Mais le focus est sur "gagner le combat, pouvoir continuer, resigner un contrat et vraiment s'installer à l’UFC". Si je me présente samedi avec le bon état d'esprit et que ce qu'on a travaillé se met en place, le finish viendra. Je n’ai pas besoin d'aller le chercher. Avec mon style, le finish viendra.
Vous étiez censé affronter AJ Cunningham, mais vous avez changé d'adversaire pour Gabriel Miranda assez près du combat. On se souvient de votre tweet avec l’émoji clown... Est-ce que vous avez été rassuré qu'on vous trouve un adversaire tout de suite? Est-ce que vous avez douté?
Non ça va. L’UFC, pour trouver des adversaires ce n’est pas un problème. Je ne pense pas que je sois un profil qui fasse peur à la terre entière donc à ce niveau-là je me suis dit "ouais, ils vont trouver un adversaire et c'est sûr, il n’y a pas de problème". Maintenant c'est plus, "est-ce que mon manager va valider l'adversaire?", parce que c'est son travail. Moi je lui fait totalement confiance dans le choix qu’il fait pour moi dans ma carrière. Donc c'est plus à ce niveau-là de se dire "est ce qu’ils vont proposer un profil intéressant à mon manager? Est ce qu'on va y gagner, est ce qu'on va y perdre? A quelle sauce je vais te manger en fait?" Et du coup, il y a quelques jours où vraiment tu ne sais pas trop pourquoi tu t'entraînes, pour qui tu t'entraînes, si tu vas combattre ou si le combat va être hyper dur, est ce que ça va. Tu ne sais pas vraiment ce que tu vas récolter. Quel sera le cadeau à la fin? Mais bon, j'étais quand même assez confiant sur le fait de combattre sur la carte de l’UFC Paris. Et puis si ça ne se faisait pas, je sais que j'aurais combattu quelques semaines après ou quelques mois après sur une autre carte. Forcément, j'aurais été déçu de ne pas combattre à Paris, mais avant tout je suis un combattant et moi ce que je veux c'est combattre.
Vous avez combattu un peu partout à l’étranger. Avez-vous pu vous faire une idée de la manière dont vous êtes perçu par les combattants et par le public quand vous êtes hors de France?
Bien sûr. Pour préparer le combat à Las Vegas, je me suis entraîné en Californie. J'ai des échos, j'ai des messages qui me reviennent. Je suis un peu connu dans les salles américaines. Ils savent que je suis un dossier compliqué à prendre. Tout le monde ne se précipite pas pour m'affronter, c'est pas du tout ça. Ils savent qu'il y a un boulot et que ça ne va pas être simple de passer, donc ouais je suis dur. Le nom Charrière commence à résonner un petit peu. Je ne vais pas me vendre non plus mais ils savent que c’est un combat où ça va être dur.
Le nom Charrière sera opposé samedi soir au nom Miranda. On le connait puisqu'il a affronté Benoît Saint Denis à l'UFC Paris il y a 2 ans déjà… Vous avez passé un petit coup de fil à Benoît pour prendre quelques infos?
Non, pas du tout, pas du tout. Par contre, j'ai regardé leur combat, ce qui est presque plus important. Mais non, on n'a pas eu de coup de fil, après je pense que je vais le croiser cette semaine, il me dira deux ou trois trucs par rapport à Miranda mais je n’ai pas besoin de le déranger pour ça. On a l'habitude, on fait les game plans. On sait quel profil il a. Johnny, il a énormément d'expérience, j'ai aussi beaucoup d'expérience. Donc non il n’y a pas de gros point d'interrogation sur Miranda, on sait plus ou moins vers où se diriger. Et puis si je croise Benoît dans la journée, je lui demanderai deux ou trois trucs.
Miranda, c'est 17 victoires dont 16 par soumission. C'est quelqu'un qui risque de chercher le grappling, le sol et la soumission. Ce qui permet, on l'avait vu avec Benoît ici à Paris, de briller debout. Est-ce un profil que vous aimez bien?
C’est surtout un profil qui te donne un combat, en fait. Il vient combattre, il ouvre le jeu, il cherche à te ramener au sol forcément pour te soumettre, mais il n'hésite pas aussi à échanger en pied-poing pour avoir son take down ou même te toucher en pied-poing, parce qu'il a touché Benoît deux ou trois fois. Donc je ne dois pas le sous-estimer du tout mais forcément, quand j'ai un adversaire qui ouvre le jeu, ça me laisse beaucoup plus de possibilités pour trouver une ouverture et faire mal.
Vous n’êtes pas sur une salle qui est spécialisée. Est-ce que vous avez pu avoir les entraînements qui vous convenaient pour préparer ce combat ou vous avez dû faire venir quelqu’un?
Non, on a tout ce qu'il faut sur place. Par exemple, Gabriel Miranda, ceinture noire, très fort au sol, on a plusieurs ceintures noires. Je suis moi-même ceinture noire, Johnny est ceinture noire, Eric ceinture noire... On a des marrons, et on a des mecs vraiment qui ont un sol très JJB, très opportuniste. On a vraiment ce genre de profil donc on a juste eu à piocher à l'US Metro.
Samedi soir, Accor Arena de Bercy contre Gabriel Miranda, comment ça se termine?
Comment ça se termine? Ça se termine dans la joie et l'euphorie générale.