UFC268: Usman domine Covington, Namajunas accrochée mais toujours championne

Beaucoup attendaient qu'il termine l'affaire vite. En progrès à chacune de ses dernières sorties, Kamaru Usman n'aurait étonné personne en mettant Colby Covington KO plus rapidement que lors de leur premier combat en décembre 2019, terminé dans la dernière minute du dernier round, ce samedi soir en main event de l'UFC 268 à New York. Mais c'était oublier un peu vite que l'Américain est jusqu'à preuve du contraire (coucou Khamzat Chimaev) le deuxième meilleur welter de la planète, avec un énorme côté guerrier qui a même fini par retourner le public du Madison Square Garden à son avantage après trois derniers rounds où il a fait mieux que de se défendre, le touchant plusieurs fois durement dans le quatrième et le cinquième.
La première fois, Covington avait offert au Nigérian sa défense de titre la plus compliquée jusque-là. La deuxième contre lui, la cinquième en tout, n'aura pas été facile non plus et aura forcé le respect de son adversaire qui lui rendait hommage après l'effort malgré leur animosité notoire. Mais la domination du champion des welters, considéré par la majorité des observateurs comme le meilleur combattant de la planète toutes catégories confondues, n'aura pas laissé place au doute pour une victoire par décision unanime méritée.
Plus que bousculé et envoyé deux fois au sol dans la fin du deuxième round, Covington a su ne pas se faire emporter par l'orage et revenir plus fort dans les reprises suivantes. Mais il est une nouvelle fois tombé sur plus fort, plus complet, plus efficace. Un champion ultra dominant qui va bientôt passer la barre des mille jours de règne et qu'on ne voit pas vraiment être inquiété à l'horizon. Même si le phénomène Chimaev pourrait rebattre les cartes s'il confirme toute la hype pour l'instant justifiée qui l'entoure.
Autre revanche, le co-main event a également basculé du côté de la championne en titre, Rose Namajunas, qui remettait sa couronne en jeu face à celle qu'elle avait détrônée en avril dernier, Zhang Weili. Mais cette fois, la décision était partagée. D'autres diront controversée. Avec un scénario bien différent de leur premier affrontement, qui avait basculé du côté de l'Américaine sur un coup de pied à la tête fabuleux après à peine une minute de combat.
Plus tactique, plus intense, très technique, avec deux combattantes qui assumaient leur plan, le choc tournait à la partie d'échecs qui aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. Si les deux dernières reprises pouvaient plus clairement être données à Namajunas, attribuer les trois premières à sa rivale chinoise, qui avait changé de camp en rejoignant l'Arizona et l'ancien double champion (coqs et mouches) Henry Cejudo pour préparer ce combat, était tout sauf un scandale. Les juges en ont décidé autrement. Namajunas reste championne. Mais on a bien envie de voir une trilogie.
Deux combats très appréciés par un public du Garden qui avait déjà eu le privilège de se régaler avant le festin final. Très attendue, avec une carte vue par beaucoup comme la plus belle de l'année, la soirée UFC 268 n'a pas déçu. Bien au contraire. L'ouverture de la carte principale a été la "guerre" spectaculaire attendue entre Justin Gaethje et Michael Chandler. Et contrairement à de nombreuses prédictions, les choses n'ont pas été vite pliées et elle a pu durer trois rounds avec la victoire de Gaethje sur décision unanime (29-28, 29-28, 30-27).
La victoire de Shane Burgos sur Billy Quarantillo, par décision unanime, aura elle aussi répondu aux attentes et offert son lot d'échanges musclés. Autre mention spéciale au front kick de Marlon Vera pour mettre KO un Frankie Edgar dont la fin de parcours se rapproche de plus en plus.
Et dans les combats préliminaires, le Brésilien Alex Pereira, kickboxer de très haut niveau qui faisait ses débuts à l'UFC et marketé comme l'homme qui a mis KO (ce qu'il a fait) le champion des moyens Israel Adesanya du temps de leur époque commune dans l'organisation GLORY, a signé un KO ultra spectaculaire face à Andreas Michailidis, d'un coup de genou sauté qui va alimenter les highlights et servira à vendre encore mieux ce phénomène du pieds-poings.
On n'oublie pas bien sûr la superbe performance du Français Nassourdine Imavov, vainqueur par TKO de l'Américain Edmen Shahbazyan après une série de coups de coude au sol, un succès qui devrait lui offrir une place dans le top 10 de la catégorie des moyens alors qu'il vient de signer un nouveau contrat avec l'UFC.
Dans son coin, il était accompagné de Ciryl Gane, le champion intérimaire des moyens. Qui a croisé en coulisses son ancien partenaire d'entraînement et futur adversaire pour le titre "unifié" Francis Ngannou. Sans un regard de ce dernier pour lui ou pour son ancien coach Fernand Lopez. Les jeux d'intimidation ont commencé avant le choc du 22 janvier.