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"J'ai le bac de français en juin": Flavien Coton, la nouvelle comète du ping français lancée à la poursuite des Lebrun

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Tout récent champion de France du double mixte, Flavien Coton (16 ans) dispute sa première saison pleine sur le circuit seniors après avoir dominé toutes les catégories jeunes. Le 108e joueur mondial poursuit sa progression et s'épanouit au plus haut niveau.

Son avion a décollé de Charles de Gaulle en milieu de matinée ce lundi, quelques heures à peine après la fin des championnats de France. Dans la soirée, il était déjà sur le sol indien, à Chennai, où les 35°C enregistrés tranchent avec la fraîcheur de Levallois. Il a plutôt bien encaissé les 4h30 de décalage horaire. Flavien Coton (16 ans) va disputer dès mercredi le WTT Star Contender de Chennai en simple et en double. Sacré champion de France en double mixte avec Charlotte Lutz dimanche dernier à Levallois, le garçon originaire de Bruille-lez-Marchiennes (Nord) fait le point sur sa première saison au très haut niveau.

Que retenez-vous de ces championnats de France?

C'était vraiment une super compétition. On visait le titre en double mixte et c’est ce qu'on a fait. Je suis super content. En simple, j’aurais aimé aller un peu plus loin mais bon c'est comme ça. Simon (Gauzy, qui l'a battu en 8e de finale) est encore très fort. Il me manque un peu de régularité. Lui a eu le même niveau sur tout le match. Moi, j'étais à un haut niveau sur les trois premiers sets et puis j’ai baissé ensuite. Il menait deux sets à un, il était en confiance et il est resté sur sa lignée. Je l’ai bien tenu dans les trois premières sets, il a pris le dessus après.

Vous avez pu mesurer la ferveur du public français...

Ça n'a rien à voir avec ce que l'on vit sur les autres WTT. C’était rempli samedi et dimanche. C’était incroyable. Les gens apprécient de plus en plus le tennis de table. Les frères Lebrun donnent de plus en plus de visibilité à notre sport. On essaie d’en profiter!

Justement, les frères Lebrun ont encore offert au public un duel épique en finale des championnats de France dimanche dernier. Comment vous analysez leurs duels?

À chaque fois qu’ils se jouent, ce sont des matchs de fous. C’est jamais déséquilibré, ça doit être plaisant pour les supporteurs c'est sûr. On vibre, il y a du suspense. Ils se connaissent par cœur, ils remettent les services de l'autre, il y a beaucoup d’échanges.

Vous sentez que vous progressez ces derniers mois?

Physiquement, j’ai vachement progressé surtout ces six derniers mois. Ça commence à se voir, c’est en train de payer. J’étais un peu maigre avant (rires). Les matchs en quatre sets gagnants, c’est forcément plus long. L’année dernière contre Alexis, j’avais craqué à la fin (défaite en 16e de finale des championnats de France 2024). Les compétitions aussi sont plus longues. Aux "France", je n'ai fait que deux tableaux (simple et double mixte), même pas trois. Il faut être solide physiquement, t’es obligé. Au très haut niveau, ils sont tous très bien armés physiquement.

Et sur le volet technique?

Je suis plutôt un joueur basé sur le revers. J’étais un peu plus juste plein coup droit. Avec mes progrès physiques, mon coup droit est plus percutant et agressif. La balle part plus vite et j’arrive à faire plus mal à l’adversaire.

Comment analysez-vous votre début de saison?

Plutôt bien. J’aurais pu faire quelques tours de plus sur certaines compétitions. Le plus important, c’est que je progresse et que j’avance dans mon jeu. Je me doutais que les deux ou trois premières compétitions allaient être difficiles. Il faut en passer par là, par quelques défaites. Je commence à enchaîner pas mal de tournois en senior. J’essaie d’avancer sur le travail que j'ai à faire. Je n'ai pas vraiment d’objectifs de résultats. Je prends du plaisir match par match, j’ai envie d’avancer.

Vous n'avez pas un quotidien banal pour un adolescent de 16 ans...

C’est rare qu’un garçon de 16 ans voyage autant, ça c'est sûr! Mais bon je n'ai pas trop le temps de faire du tourisme quand même. Quand on est encore en course dans le tournoi, on reste concentré et on ne sort pas trop dehors. Par contre, quand on est éliminé, on peut prendre une journée pour visiter. Des fois, quand tu perds, tu rentres tout de suite, tu ne visites pas tout le temps.

Avec tous ces voyages, vous parvenez à poursuivre vos études?

Oui, je suis sur le Cned. J'ai une prof privée qui m'aide pour suivre et comprendre les cours. En plus, j'ai le bac de français en juin... J’ai envie d’avoir mon bac. Je ne vais pas vous mentir, je ne travaille pas tous les jours mais j’essaie de garder un rythme soutenu. Il faut se forcer parfois, ce n'est pas facile tout le temps. Il ne faut pas se louper! Normalement dans un an et demi, quand j'aurai mon bac, je serai tranquille.

Thomas Palmier