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"Je n’avais pas forcément envie de le battre": le drôle de match de Simon Gauzy face à son petit frère aux championnats de France de tennis de table

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Opposé à son frère, Paul, pour son entrée en lice, Simon Gauzy redoutait ce match. Jouer son petit frère n’est jamais une partie de plaisir pour le 51e joueur mondial. Gauzy, malgré la perte du premier set, s’impose 4 manches à 1, avec le sourire aux lèvres, des beaux points d’exhibition et un public conquis.

Simon, jouer votre frère c’était une rencontre que vous redoutiez, finalement cela restera un bon souvenir?

Oui, ça sera un bon souvenir. Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas joué. Je ne savais juste pas comment appréhender ce match. Après, je suis juste un peu déçu pour lui. Je pense qu’il aurait aimé jouer un mec plus fort que moi et le jouer à fond. Mais bon c’est comme ça. Il me suivra demain au coaching.

Pendant la rencontre, vous ne vous vous êtes pas encouragé, vous avez joué de beaux points, vous aviez discuté du match avant?

Non pas du tout. Moi je savais que j’étais incapable de m’encourager face à lui. J’ai essayé de faire le maximum. Mettre de l’intensité mais c’était compliqué. J’ai essayé de mettre l’énergie pour faire un vrai match. Il y a des fois c’était plus ou moins bien. Mais on en n’avait pas du tout discuté. On a même dîné avec des potes au restaurant hier soir mais on n’a pas du tout parlé de ça. Je pense que lui était déjà un peu stressé de ne pas gagner son tour d’avant.

Comment se sont passés les moments avant le match?

On s’est échauffé ensemble déjà. On n’a pas trop de secrets l’un pour l’autre. Et puis moi je ne voulais juste pas fait n’importe quoi, ne pas tomber dans un ridicule inconscient. En plus de ça, pour moi ça me permettait de m’adapter à la salle. Je ne sais pas si lui au fond voulait vraiment me battre honnêtement parce qu’il sait que je peux aller plus loin que lui dans la compétition.

Est-ce que, comme souvent, vous avez essayé de faire des combines mentales à regarder votre adversaire dans les yeux?

Non, là je ne l’ai pas regardé une seule fois. Je ne voulais pas voir s’il était sérieux ou non. J’ai juste vu qu’il avait commencé à faire des conneries au premier set.

On a vu qu’il y avait une vraie complicité entre vous deux…

Ah oui, la complicité est là. C’est aussi pour ça que c’était compliqué. Si je ne l’aimais pas ça serait plus simple. Mais c’est une relation de frères avec un niveau d’écart… c’est différent des autres fratries comme les Robineau ou Lebrun ou les sœurs Lutz qui ont des niveaux un peu équivalents.

Est-ce que finalement c’est une bonne entrée en matière pour vous dans ce tournoi?

Je pense que j’ai assez d’expérience pour arriver demain dans un autre match. C’est sûr que mon attitude ne sera pas la même demain. Mais je n’ai pas eu de superbes sensations aujourd’hui dans mon jeu. Mais c’est souvent comme ça aux championnats de France. Les tables sont différentes, les balles aussi. Elles ne correspondent pas très bien à mon jeu car il y a peu d’effets et moi j’en mets beaucoup. Mais on verra bien j’espère que ça ira de mieux en mieux.

On peut dire qu’il y a un poids en moins après ce premier tour?

Pas un poids, mais oui c’est passé… c’est fini. Ce n’était pas un moment de plaisir. Enfin si, c’était quand même un bon moment. Mais je n’avais juste pas envie de le battre forcément. Je suis sûr qu’au prochain tour mon intensité physique et mentale sera bien supérieure.

Propos recueillis par Léna Marjak