Bîmes dit stop

Bîmes, ici aux côtés d'Aimé Jacquet lors du tirage au sort de Roland Garros en 2001, ne briguera pas un... 5e mandat. - -
Le président de la Fédération française de tennis, Christian Bîmes, a annoncé vendredi dans un communiqué qu'il ne se représenterait pas aux prochaines élections fédérales.
Abus de pouvoirs
La décision de Bîmes n’est finalement pas très surprenante. En effet, la justice lui a longtemps reproché son train de vie. Président de la FFT mais également numéro 3 du groupe TF1, Christian Bîmes abusait un peu trop de sa double casquette. Des billets d’avions pour ses proches, des dépenses injustifiées, le tout financé par la Fédération Française de Tennis. Rien d’illégal aux yeux de l’instance sportive tricolore mais un comportement condamnable tout de même, une attitude que la juge d’instruction chargé du dossier depuis 2007 a estimé incompatible avec ses fonctions de président.
Pis, Bîmes aurait usé de sa position dominante à TF1 pour négocier lui-même l’acquisition des droits TV de Roland-Garros auprès d’Eurosport, une des filiales du groupe télévisuel. Voilà de quoi mettre un terme à toute forme de soutien, à son égard il s’entend, de la part de la FFT et qui lui vaut très vite une mise en examen et un renvoi en correctionnel au mois d’août dernier. Oui, la justice lui reproche d'abord son train de vie... Des billets d'avions pour ses proches, des dépenses injustifiées... Le tout... financé par la fédération française de tennis...
Reculer pour mieux sauter ?
Lassé de la longueur de la procédure judiciaire, Bîmes a préféré jeter l’éponge, arguant que l’enquête en cours à son sujet portait atteinte à sa vie personnelle et à sa vie familiale. Une décision prise trois semaines avant son renvoi devant le tribunal correctionnel, une décision motivée par, selon ses dires « une campagne de déstabilisation politique, judiciaire et médiatique scandaleuse, et incroyablement violente ». Précisions : « J'ai donc décidé, non pas en raison de cette procédure engagée devant le Tribunal, auquel je demanderai une relaxe totale, mais en raison des atteintes portées à ma vie personnelle et familiale, de ne pas me représenter aux prochaines élections fédérales ».
Selon des sources proches du dossier, Christian Bîmes, que son clan (sa famille et quelques présidents régionaux) n’a jamais abandonné, aurait juste souhaité se mettre en retrait, se faire un peu oublier. Patrick Proisy, candidat malheureux à la présidence en 2005 et ancien joueur et membre du comité directeur de la FFT, n'a pas voulu faire de commentaire avant de disposer de tous les éléments. « On ne connaît que la partie immergée de l'iceberg. On ne sait pas ce qu'il y a derrière. Il a eu une réunion hier (jeudi) avec ses amis et ses avocats qui lui ont demandé de se mettre au vert. Lui ont-ils demandé de ne se présenter sur aucune liste ? Je ne le crois pas. Il pourrait alors revenir au pouvoir en figurant sur une liste ».
A ce jour, trois projets de listes ont été échafaudés en vue de l'assemblée générale élective des 7 et 8 février. Une première où l'on retrouve le président de la ligue Poitou-Charentes, Alain Moreau, une deuxième avec notamment Jean-Pierre Dartevelle, candidat en 2005 et une troisième s'inscrivant dans la mouvance de Christian Bîmes.
La réaction d’Alain Moreau, candidat à la présidence de la FFT : « Je pense qu’il faudrait remettre un petit peu de démocratie dans cette Fédération. Le président est là depuis quatre mandats. Il prévoyait d’en briguer deux autres. Quand on est là depuis longtemps, le danger, c’est de s’approprier les choses. Pour le bien de toutes les fédérations d’ailleurs, ce serait bien que ça bouge. J’ai cru comprendre que les vice-présidents en place n’avaient pas accès à ces dossiers. La Fédération était dirigée par un homme, un seul homme… »