Federer, déclin confirmé

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Petit à petit, il perd du terrain, mais c’est tout de même une petite révolution. Le maillon faible du carré magique, c’est désormais Roger Federer. Le 4e rang de la hiérarchie, le Suisse le connaissait déjà pour l’avoir fréquenté trois semaines en mars 2003. Mais il y a huit ans, il n’était qu’en transit à ce niveau avant de squatter le palier ultime de n°1 mondial pendant 285 semaines. C’est en faisant le chemin inverse qu’il occupe désormais cette place. Patrice Dominguez ne le voit plus revenir. « Roger Federer est de l’autre côté de la montagne. Même si on l’adore, il est inexorablement sur la pente descendante », regrette l’ex-DTN français.
Le problème n°1, c’est que Djokovic, Nadal et Murray ont traversé 2011 comme des obus. La concurrence est devenue plus « féroce et qualitative » que lors de ses longues années de règne. Ce qui explique en partie que « Rodgeur » n’ait raflé aucun des quatre tournois du Grand Chelem, une première depuis 2002. En partie seulement car, pour Patrice Dominguez, le « Maître » ne « garde son meilleur niveau de jeu que par instants. Sur l’ensemble d’un tournoi, c’est beaucoup plus compliqué pour lui. Il a des absences qu’il n’avait pas auparavant. A 30 ans, c’est logique. Lorsqu’on est au plus haut niveau, on connait ce genre de fléchissements. »
La hiérarchie, Federer n’en fait pourtant pas une fixation. Le classement n’est même plus une priorité pour lui, à l‘inverse d’un « autre titre en Grand Chelem. Ou la médaille d'or en simple aux JO de Londres. Les JO, ça a toujours représenté pour moi quelque chose d'extraordinaire », a-t-il confié la semaine dernière à l’Equipe Magazine. Mais n’est-ce pas un aveu de faiblesse d’établir des priorités lorsqu’on s’est attelé pendant longtemps à ne laisser que des miettes à la concurrence ? « Un champion de ce type est forcément quelqu’un d’extraordinairement orgueilleux », conclut Dominguez. « Pendant sept ans, il a dominé le tennis mondial. Aujourd’hui, il ne peut pas reconnaitre qu’il est plus faible, plus vulnérable, plus ‘atteignable’. » C’est pourtant une réalité. Federer est désormais le 4e joueur mondial. Et il y a encore du beau monde dans le rétroviseur...