Federer privé de dessert

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Quelle plus belle logique que celle des plus forts ? L’affiche de la finale du tournoi romain était exactement celle espérée, le n°1 mondial face au roi de la terre. Face à un si solide Novak Djokovic, Roger Federer a logiquement fini par céder. Peut-être l’usure après la semaine de patinage victorieuse du Suisse à Madrid. Ce titre en terre bleue espagnole lui avait permis de chiper à Nadal sa deuxième place. Il devrait déjà lui restituer en cas de succès du Majorquin aujourd’hui. Lui n’a lutté qu’un set pour prendre la mesure de son compatriote David Ferrer (7-6, 6-0).
Le coup est rude pour Roger Federer, qui aurait bien aimé taquiner davantage le Serbe à une semaine de l’ouverture de Roland-Garros. Mais on se demande bien pourquoi il a attendu d’être acculé, à deux points de la défaite, pour enfin mettre la machine en route. Exactement comme au premier set, le Serbe avait fait la course en tête, inspiré en retour, impressionnant sur son service où il ne concéda aucune balle de break jusqu’à 6-2, 5-3. Le Suisse trouva enfin les angles, les lignes et un peu de confiance, poussant Djokovic au jeu décisif. Cette fois, il ne sut combler le retard pris d’entrée pour offrir au public romain le remake de la dernière finale, remportée par le Serbe (6-4, 6-4).
Face à ces deux-là désormais, Roger Federer ne partira plus favori sur cette surface, condamné à des exploits comme celui réalisé face à Djokovic en demi-finale de Roland-Garros l’an passé (7-6, 6-3, 3-6, 7-6). L’exigence physique des Internationaux de France pourrait finir par peser sur ses épaules qui ne rajeunissent pas. Il quitte le Tournoi romain sur un bilan toujours magnifique de 48 victoires pour quatre revers depuis l’US Open 2011 ; Il cumule aussi quatre titres en 2012. Mais un seul sur « terre », celle de Madrid que Djoko et Rafa ont refusé de considérer comme telle. Quand elle est bien ocre et battue, Federer ne trouve plus la recette quand il s’agit de défier le roi Djoko et son futur dauphin.