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Forget : « Federer, le seul à avoir décliné »

Guy Forget

Guy Forget - -

Déçu du forfait de Roger Federer, Guy Forget savoure tout de même le plateau qu’offrira le Masters 1000 de Paris-Bercy. Le nouveau directeur du tournoi voit même Jo-Wilfried Tsonga y tirer son épingle du jeu.

Bercy sans Federer
« Malheureusement, on a suivi cette finale (dimanche contre Juan Del Potro, à Bâle, ndlr) de très près. Il n’était pas loin de la gagner. A la suite de cette finale perdue, il a tenu un point presse en annonçant qu’il ne serait pas parmi nous. Son agent, Tony Godsick, m’a appelé. Lui était en salle de presse à ce moment-là. Roger est navré. Il a enchainé les JO. Il fait un tournoi extrêmement pénible à Bâle. Il y a le Masters qui arrive derrière. C’est une saison chargée. Quand on est trentenaire, on récupère moins vite. Bercy est tournoi qui lui tient à cœur. Il était tenant du titre. Pour un tas de raisons, il aime beaucoup Paris. Il va prendre 4-5 jours de repos total. On espère le revoir, pourquoi pas, l’année prochaine. »

La qualité du plateau
« Forcément, on est un peu triste mais on a quand même huit des meilleurs joueurs mondiaux. "Roger" est le seul qui a décliné. Tous les autres sont présents, excepté Nadal, qui n’a pas joué depuis Wimbledon. On a quand même un très beau tournoi. On a les deux finalistes du dernier US Open, nos Français qui sont en forme… »

Jo, la surprise de Bercy ?
« Djoko et Murray sont au-dessus du lot. Berdych, Del Potro et "Jo" sont juste derrière, comme des outsiders. Novak et Andy sont les finalistes du dernier Grand Chelem, à New York, lors de l’US Open. Ils sont présents. Djokovic est arrivé à Paris mercredi soir et s’est entraîné au CNE à Roland-Garros. Andy Murray est arrivé le lendemain. Tous les deux abordent ce tournoi avec sérieux. Ils ont envie de glaner les 1000 points de ce Paribas Masters. Derrière, oui, Jo peut tirer son épingle du jeu. Il a déjà gagné ici (en 2008, ndlr), il était en finale l’année dernière. Devant le public français, on sait qu’il aime se transcender. Son jeu, tout en percussion, peut donner toute sa pleine mesure ici. »

Rasheed, le « bon profil » pour Tsonga
« Je pense que c’est le bon moment. Jo a souhaité effectuer cette expérience (évoluer sur le circuit sans entraîneur), qu’il a estimée enrichissante. On ne peut pas le contredire, il a quand même eu de bons résultats l’année dernière, même si ça a été parfois en dents de scie. Il avait besoin de se retrouver, pour faire le point sur son jeu, pour trouver certaines réponses tout seul. Mais il est à un moment de sa carrière où il est malgré tout perfectible techniquement. Il a encore une marge de progression à suivre sur certains plans tactiques. On gagne du temps en faisant ce travail-là avec quelqu’un d’expérience. Roger Rasheed a ce profil. J’espère que leur collaboration va être fructueuse. »

Directeur de tournoi, un nouveau monde
« C’est un rôle totalement différent de celui de capitaine de Coupe Davis. J’apprends au fil des jours. Il y a une équipe très, très bien rôdé avec nous et ce Masters 1000 se présente bien. Maintenant, quand on est passionné par le jeu, ça nous titille toujours de donner des conseils à un joueur, de lui filer un coup de main. »

Déplacer Paris-Bercy, le casse-tête
« Que l’on déplace Paris-Bercy ? Oui, ce n’est pas impossible. La proximité avec le Masters de Londres nous semble extrêmement dangereuse. Ce qui est gênant, c’est d’être en fin de saison. Les joueurs arrivent avec des organismes fatigués. On essaie de bouger. Soit il y a une possibilité en février… La commission de l’ATP va se décider dans une quinzaine de jours, soit nous donner une semaine tampon comme ce fut le cas les années précédentes. C’est un vrai casse-tête. Déplacer un tournoi comme le PBPM dans le calendrier est assez complexe. Il y a un peu de lobbying qui se fait de la part d’autres dirigeants et d’autres directeurs, comme moi. »

E.S