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Mahut, destin contraire

Nicolas Mahut

Nicolas Mahut - -

Le Français, perdant magnifique du match le plus long de l'histoire à Wimbledon en 2010, avait difficilement remonté la pente psychologiquement. Le décès de son neveu - qui n’avait que 2 ans- la semaine dernière, est une nouvelle épreuve terrible. Qu'il tente de surmonter en jouant, comme ce mercredi à Paris-Bercy face à l'Espagnol David Ferrer.

Il parait que la vie est faite de plaisirs simples, de joies éphémères, qui se glissent entre des combats à mener, des douleurs à surmonter. Nicolas Mahut ne renvoie pas seulement des balles sur les courts de tennis du circuit ATP. A chaque service, à chaque frappe, ce sont les rebonds d’un destin contraire que l’Angevin doit supporter, repousser. A 23 ans, il devait affronter le décès de sa mère, victime d’une maladie orpheline. A 28 ans, il devait digérer la gloire paradoxale du « looser » magnifique du match le plus long de l’histoire du tennis, à Wimbledon, en 2010. Plus de onze heures de jeu face à l’Américain John Isner, les gros titres de la presse mondiale mais une dépression à dominer les mois suivants. A 29 ans, c’est une nouvelle vague de tristesse qu’il doit endiguer.

La semaine dernière, l’actuel 95e joueur mondial a appris le décès de son neveu, alors qu’il n’avait que 2 ans. Un drame familial qui l’a amené à renoncer au 2e tour du tournoi de Valence, mardi. De retour à Paris, il a assisté aux obsèques et n’a eu que trois jours pleins avant de débuter, samedi, les qualifications pour le Masters 1000 de Paris-Bercy. Deux succès, contre l’Australien Bernard Tomic et le Polonais Lukasz Kubot, l’ont fait accéder au grand tableau. Un troisième, lundi contre l’Espagnol Juan Carlos Ferrero, a offert un bonheur aussi précieux que passager à ses proches.

« Je relativise »

« Pendant cinq minutes dans la journée, mon frère a le sourire et c’est le plus important pour moi », explique Nicolas Mahut. Ce mercredi, il cherchera à prendre une autre bouffée d’oxygène contre David Ferrer, le cinquième meilleur joueur mondial. « Je vis un peu au jour le jour, confie-t-il. Quand je suis sur le terrain, les choses ont moins d’importance pour moi. Je relativise. Si j’ai une balle de break contre moi, j’essaie de faire le maximum pour la sauver. Je suis moins contracté sur le court. J’ai plus de relâchement. » Les résultats ne dictent plus leur loi. A Bercy, dimanche après-midi, Nicolas Mahut répondait aux questions des journalistes en serrant très fort dans ses bras son fils, né au mois d’août. Si petit et si précieux…

LP avec ES